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Politique

Terrorisme: Pécresse veut des dispositifs "plus fermes" et "efficaces dans la durée"

Valérie Pécresse, présidente LR de l'Ile de France.

Valérie Pécresse, présidente LR de l'Ile de France. - AFP

La présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse s'est opposée ce matin au retour de l'état d'urgence prôné par Laurent Wauquiez. Elle souhaite la mise en place de nouveaux dispositifs "plus fermes" et durables pour lutter contre le terrorisme.

Valérie Pécresse, présidente (Les Républicains) de l'Ile-de-France, souhaite des dispositifs "plus fermes" et "efficaces dans la durée" dans la lutte contre le terrorisme, et s'oppose ainsi au retour de l'état d'urgence et à la rétention administrative prônés par Laurent Wauquiez.

"La chimère du retour à l'état d'urgence"

"On n'est pas suffisamment armés aujourd'hui pour lutter contre le terrorisme. Il nous faut des dispositifs encore plus fermes mais en même temps efficaces dans la durée. C'est pour ça que je ne crois pas à la chimère du retour de l'état d'urgence" qui est "un état d'exception, provisoire et temporaire", a déclaré Valérie Pécresse sur franceinfo.

"De la même façon je ne suis pas favorable à ce qu'on mette en rétention administrative les fichés S radicalisés", a poursuivi la présidente de l'Ile-de-France.

"Un Guantanamo à la française"

"Les solutions que nous devons avoir doivent être crédibles, efficaces sur le long terme. Le problème de la rétention, c'est que ça ne peut pas être durable. On ne va pas créer un Guantanamo à la française, on ne va pas laisser pendant des années des gens enfermés sans procès", a-t-elle insisté.

Cependant, "on voit bien que tous ceux qui passent à l'acte aujourd'hui étaient peu ou prou repérés par les services. Le sujet est: comment est-ce qu'on lutte contre ces personnes-là, comment on les incrimine, comment on les amène devant la justice. Je crois qu'il y a un article du code pénal - il faudrait le réinterpréter - qui permet, quand on est en intelligence avec l'ennemi, en temps de guerre, de pouvoir être incriminé et conduit devant la justice avant même qu'on ait commis des attentats ou des meurtres", a développé Valérie Pécresse.

Un débat sur la déchéance de nationalité

"Ça suppose aussi d'avoir accès à certains outils qui jusqu'à présent étaient réservés à l'état d'urgence mais qu'il faudrait transférer dans le droit positif. (...) Par exemple les perquisitions administratives. (...) Et ensuite on les présenterait au juge qui pourrait immédiatement prononcer des assignations à résidence, des peines de rétention ou de peines de détention provisoire en prison", a-t-elle prôné.

Valérie Pécresse a par ailleurs souhaité "un débat serein et multipartisan" sur la déchéance de nationalité, à laquelle elle est favorable à condition qu'il n'y ait "pas deux poids, deux mesures". "Chaque Français est responsable de ses actes, qu'ils soient nés de cinq générations de Français ou qu'ils soient devenus Français."
M. F. avec AFP