Soutient-il Macron? Valls donnera "une décision claire et nette"

"Ça devient un secret de Polichinelle. Il nous a dit que le vote utile, face à Le Pen, c'est Macron."
A la sortie de la réunion organisée mardi par Manuel Valls avec une petite centaines de parlementaires, ses proches sont clairs, rapporte Le Parisien: au terme d'un long feuilleton, l'ancien premier ministre est en passe de se prononcer, de façon "nette", pour le leader d'En Marche!. Le perdant de la primaire socialiste pourrait même le faire dès ce mercredi, sur notre antenne:
"Si Jean-Jacques Bourdin lui demande s'il votera Macron, il dira oui."
Un FN "sûrement sous-estimé
Les sociaux-démocrates ne peuvent pas et ne doivent pas "être confondus avec ce qui se passe", a expliqué Manuel Valls selon nos informations, "chacun doit prendre ses responsabilités". Au cours de cette réunion à la questure de l'Assemblée, le catalan a justifié son choix:
"Il a regretté l'erreur stratégique de Benoît Hamon consistant à courir après Jean-Luc Mélenchon", rapportent ses soutiens. L'ancien locataire de Matignon redoute "un FN très haut, sûrement sous-estimé, et un second tour qui au-delà de tout est loin d'être joué, tant dans sa composition que son résultat." "Cela n'est pris en compte par aucun candidat", s'est-il ainsi alarmé.
Une rupture pressentie de longue date
Cette fois, le divorce entre Benoît Hamon et Manuel Valls semble définitivement consommé. Il y a quelques jours, ce dernier signait déjà une tribune au vitriol dans le JDD, dans laquelle il écrivait:
"Comme beaucoup, je ne crois pas que l'avenir de la France passe par une sortie du nucléaire, par l'abandon des règles et des interdits – je pense bien sûr à la légalisation du cannabis –, par le dénigrement de cette valeur qu'est le travail, par une fuite en avant avec le gonflement de notre dette, qui n'est que la promesse de hausses d'impôts."
Avec Manuel Valls, de nombreux socialistes de la tendance "sociale-démocrate" sont proches ou ont déjà rejoints Emmanuel Macron. Parmi eux figurent notamment le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone et le ministre de la Ville Patrick Kanner, qui ont déjà franchi les pas, mais aussi le chef des sénateurs socialistes Didier Guillaume et la secrétaire d'Etat Juliette Méadel.