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Retraites: pour Mélenchon "le gouvernement a perdu la première bataille, celle de convaincre"

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Le tribun met en avant "deux rendez-vous": les grèves et manifestations de ce jeudi, ainsi que la mobilisation des organisations de jeunesse ce samedi à laquelle participent les insoumis.

Un Jean-Luc Mélenchon tranchant. Présent à Marseille dans les cortèges de manifestations contre la réforme des retraites ce jeudi, le leader de La France insoumise (LFI), a jugé que l'exécutif "a perdu la première bataille, celle de convaincre les gens de la nécessité" de son projet de loi.

"Personne ne croit à la valeur des arguments présentés par le gouvernement", alors que dans le passé, "il y avait toujours un doute", a insisté Jean-Luc Mélenchon. 66% des Français sont opposés à la réforme des retraites, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi - soit une hausse de 7 points en une semaine.

"On n'en est plus à ces économies furieuses"

Concernant le président de la République, "il faut qu’il comprenne que les années Blair-Thatcher c’est fini", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, en référence à ces ex-Premier ministres britanniques.

"Les gens ont des sujets et des demandes d'interventions de l'Etat qui portent sur des domaines totalement différents", dit-il, évoquant la "réhabilitation" de "l'hôpital public" et de "l'école".

"On en est plus à ces économies furieuses dans tous les domaines qui désorganisaient tout avec l'idée que le marché allait prendre la place des services publics", selon le tribun.

"Deux rendez-vous"

Plus tôt dans la matinée, Jean-Luc Mélenchon a publié une vidéo sur ses réseaux sociaux. Il qualifiait la mobilisation contre la réforme des retraites de "grande étape de l'histoire sociale de la France".

Le leader de La France insoumise a mis en avant "deux rendez-vous". D'abord, les grèves et manifestations de ce jeudi. Lesquelles se font à "l'appel de tous les syndicats", a souligné Jean-Luc Mélenchon.

"Les gens ne sont pas prêts à tout accepter"

Il a ensuite développé son propos sur les conséquences de cette mobilisation:

"Partout où le travail s'arrête, s'arrête la production et s'arrête donc l'accumulation du capital. Par conséquent, c'est une opération, ce 19, qui va coûter cher à ceux qui possèdent, font des bénéfices, des dividendes".

Ce sera, a-t-il poursuivi, "la démonstration" du fait "que les gens ne sont pas prêts à tout accepter, c'est-à-dire à travailler davantage sans que leurs conditions matérielles ne s'améliorent".

"Tout ça converge"

Le triple candidat à la présidentielle est ensuite revenu sur la mobilisation du 21 janvier à l'appel des organisations de jeunesse, et à laquelle participent les insoumis, mais pas les autres composantes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

"Les étudiants, les retraités, les personnes qui d'une manière ou d'une autre ne sont pas au travail [...] auront la possibilité de se mobiliser", a-t-il relevé.

Pour lui, la jeunesse - dont l'apport pourrait être décisif pour faire reculer le gouvernement - sait "très bien que le changement de mode de vie qu'implique la retraite, va changer la vie tout de suite, maintenant". Pour justifier l'organisation d'une autre action, deux jours après celle des syndicats, Jean-Luc Mélenchon a indiqué que "tout ça converge, tout ça va dans le même sens".

"On a le droit de s'opposer"

Enfin, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que, d'après lui, "le gouvernement - et en particulier Monsieur Macron - souhaite un bras de fer avec les travailleurs de ce pays". "C'est à nous de montrer que dans ce bras de fer, c’est nous qui allons gagner", a plaidé le septuagénaire.

Et de conclure: "Il faut que vous vous souveniez que vous en avez le droit: on a le droit de s’opposer, c’est même la règle de base dans une démocratie".

Baptiste Farge