Des élus PS préparent (déjà) leur ralliement à Macron

Plusieurs parlementaires socialistes sont tentés d'apporter leur soutien à Emmanuel Macron en avril prochain. - Anwar Amro - AFP
L'hémorragie risque de se propager rapidement. Alors que l'entre-deux tours de la primaire de la gauche bat son plein, de nombreux députés et sénateurs socialistes s'organisent pour la suite. Réticents à l'idée de soutenir Benoît Hamon, qui pourrait l'emporter dimanche prochain, un mouvement collectif vers Emmanuel Macron pourrait se créer. Un scénario que les hollandais espèrent éviter.
Une fuite massive vers Macron?
Chez les parlementaires socialistes, la logistique est déjà enclenchée. Plusieurs réunions ont d'ores et déjà organisées, comme le rapporte L'Opinion, et ce dès le lendemain du premier tour de la primaire. Lundi soir, les hollandais se sont en effet retrouvés au ministère de l'Education nationale, réunis autour du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Et mardi matin, des parlementaires proches de l'aile droite du PS se sont rassemblés à l'Assemblée nationale avec Gilles Savary, député de Gironde. Au menu des discussions: la suite des événements en cas de victoire, probable, de Benoît Hamon au second tour de la primaire.
Pour nombre d'entre eux, soutenir celui qui incarne la victoire des frondeurs est tout bonnement impensable.
"C'est une gifle supplémentaire pour nous, après un quinquennat de souffrance: ceux qui ont plombé le quinquennat en sortent vainqueurs", témoignent ainsi l'un des parlementaires présents mardi soir, auprès de L'Opinion.
Un texte pro-Macron en préparation
"Monter un machin altermondialiste avec Hamon pour dans dix ans, très peu pour moi", avance un autre.
"La responsabilité du président est majeure, car il n'a jamais su trancher, remettre les frondeurs dans le rang. Il fallait qu'il tape du poing sur la table", s'agace auprès du Figaro le député de l'Eure François Loncle, qui envisage de rejoindre le camp Macron si Manuel Valls perd dimanche. "Si Hamon gagne la primaire, ce sont les frondeurs qui seront aux manettes. Comme réformateur, j'aurai le choix entre trahir mes convictions ou aller vers Macron", fait valoir quant à lui le député de l'Ardèche Pascal Terrasse.
Aussi, beaucoup l'affirment déjà: ils soutiendront Emmanuel Macron. Le leader du mouvement En Marche! est considéré par de nombreux parlementaires socialistes comme le seul en capacité de faire gagner la gauche à l'élection présidentielle. Un texte pour lancer ce ralliement est déjà en préparation pour publication la semaine prochaine, avance même L'Opinion.
"Celui qui aujourd'hui est en train de faire la synthèse à la place du Parti socialiste s'appelle Emmanuel Macron", résume la sénatrice PS des Bouches-du-Rhône Samia Ghali, au micro de BFMTV. En cas de victoire de Benoît Hamon dimanche, leur ralliement sera effectif. Un texte serait d'ailleurs déjà en préparation, pour être publié dans les jours suivant le second tour.
Ouvrir les discussions
Mais pour les hollandais, il s'agit du scénario à éviter absolument. Lundi soir, ils se sont employés à réfléchir au meilleur moyen d'éviter une fuite en masse des élus socialistes vers la candidature Macron. Pour eux, la stratégie consistera tout simplement à soutenir le vainqueur de la primaire, même s'il s'agit de Benoît Hamon, et à rassurer les parlementaires. Avant d'ouvrir des discussions avec Emmanuel Macron.
Benoît Hamon "saura éviter les provocations inutiles pour ne pas cliver", estime un élu présent lundi, quand un autre juge que "Macron aura besoin des socialistes pour passer le cap des 20% dans les sondages, et donc assurer sa victoire".
Manuel Valls, s'il venait à l'emporter dimanche, exclut quant à lui toute négociation avec l'ancien ministre de l'Economie. "Ce qui est important pour Manuel, c'est d'éviter qu'il y ait une débandade vers Macron", souligne ainsi un proche de l'ex-Premier ministre.