Budget 2026: Olivier Faure prévient que "les socialistes ne seront pas l'assurance-vie de François Bayrou"

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, le 20 février 2025 à l'Elysée, à Paris - Ludovic MARIN
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure n'exclut pas une censure du gouvernement de François Bayrou, près d'un an après la dissolution de l'Assemblée, et alors que le Premier ministre doit présenter ses orientations pour le budget 2026 d'ici au 14 juillet.
"Les socialistes ne seront pas l'assurance-vie de François Bayrou", prévient le socialiste, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, ce dimanche 8 juin.
"Il n'y a pas d'accord général de non-censure, qui aurait supposé que le gouvernement n'utilise plus le 49.3, qu'il y ait un changement de cap et qu'il n'y ait aucune trahison du front républicain", détaille-t-il.
Vigilance sur la question des retraites
"La censure est possible à tout moment", met-il en garde.
"Je suis dans une opposition résolue à toutes les politiques qui fracturent notre pays, même si parallèlement, je refuse les oppositions de posture ou le sectarisme", soutient Olivier Faure.
"Tout ce que nous pourrons arracher pour les Français, nous irons le chercher. En revanche, si les engagements pris devant nous ne sont pas tenus, à commencer par les retraites, nous censurerons", développe-t-il.
Olivier Faure avait évoqué début mai sur BFMTV une "forme de deal avec le gouvernement (...) parce que nous voulions qu'il y ait un budget pour la France - en échange de concessions", visant à éviter la censure du Premier ministre.
Il avait cependant déploré que le dossier de la réforme des retraites ne soit pas rouvert par l'exécutif. "Si le gouvernement ne veut pas entendre ce que les syndicats ont à lui dire, ce que les Français lui ont déjà dit dans la rue et dans le vote, et bien s'il ne l'entend pas, nous saurons nous rappeler à lui. La censure sera sur la table", avait-il menacé.
40 milliards d'économie à trouver
Le Premier ministre François Bayrou doit annoncer d'ici au 14 juillet ses orientations pour le prochain budget, pour dégager 40 milliards d'euros d'efforts.
À plus d'un mois des annonces promises, le gouvernement continue de privilégier la réduction des dépenses à une augmentation de la fiscalité, pour dégager 40 milliards d'euros répartis entre État, Sécurité sociale et collectivités locales, et réduire le déficit public à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain.
"À ce stade, pour être très claire, le compte n’y est pas", a prévenu la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin auprès du JDD.
Une 7e motion de censure rejetée
L'Assemblée nationale a rejeté sans surprise mercredi 4 juin une motion de censure déposée par LFI contre le Premier ministre et son gouvernement. Il s'agissait de la septième motion de censure contre François Bayrou.
La motion n'a pas bénéficié du soutien du PS et du RN et n'a recueilli que 116 voix sur les 289 nécessaires pour renverser le gouvernement.
Après sa défaite aux élections européennes, Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale, le 9 juin 2024. Près d'un an plus tard, plus de sept Français sur dix (71%) jugent qu'il s'agissait d'"une mauvaise décision", un chiffre en hausse de 6 points en un an, selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche.