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"Je veux savoir où on prend ces 40 milliards": Olivier Faure agite la menace de la censure contre le gouvernement

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Le chef du PS, Olivier Faure, a prévenu que si l'effort de 40 milliards d'euros pour le budget 2026 voulu par le gouvernement "fera tout payer à la classe moyenne et aux classes populaires", les socialistes voteront une motion de censure.

Face à l'annonce par le gouvernement d'un effort de 40 milliards d'euros pour le budget 2026, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, agite de nouveau la menace de la censure.

Dimanche, le ministre des Finances Éric Lombard a annoncé un effort "de 40 milliards d'euros" l'an prochain, sous forme "essentiellement" d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB - objectif 2025 - à 4,6% en 2026.

"Je veux savoir où on prend ces 40 milliards", a déclaré Olivier Faure sur BFMTV ce lundi 14 avril. "Si on nous dit que les 40 milliards, c'est l'argent de la fraude: très bien" et "si on nous dit, par exemple (...), les industries pharmaceutiques prélèvent trop sur les médicaments qu'elles mettent en vente, là aussi je dis, ce sont des économies qu'on peut réaliser", a-t-il ajouté.

En revanche, "si c'est sur l'école, si c'est sur les retraités, si c'est sur les services publics", la réponse sera "une censure", a prévenu le chef du PS. La coalition gouvernementale ne disposant que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, le gouvernement fait face au risque du vote d'une motion de censure, qui a fait tomber celui de Michel Barnier en décembre.

Des précisions attendues

Mardi, François Bayrou réunira une conférence sur les finances publiques avec des parlementaires, des organismes de sécurité sociale ou encore des collectivités locales. La conférence servira "à la fois à dire où on en est et où on veut aller. Après, il y aura trois mois, trois mois et demi, de mise au point, d'avancée, vers des décisions", a expliqué le Premier ministre au journal Le Parisien.

Olivier Faure a prévenu ce lundi que les députés socialistes scruteront de près ces arbitrages. "Il faut qu'ils comprennent que s'ils persistent à nous expliquer que non, on ne touchera pas au patrimoine des plus riches, qu'on ne touchera jamais aux grandes fortunes, qu'on fera tout payer à la classe moyenne et aux classes populaires, la réponse est immédiate: oui, il y aura censure", a-t-il affirmé.

Comment le gouvernement peut-il faire 40 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2026?
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D'autres mouvements ont remis la censure sur le tapis après les annonces du gouvernement. Le Rassemblement national s'est dit favorable à des économies mais refuse qu'elles visent "les Français". "Si le projet, c'est de demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l'État n'aille sur le chemin des économies en matière d'immigration, de train de vie de l'État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer", a prévenu son vice-président Sébastien Chenu.

Si LFI est "prête" à déposer une nouvelle motion de censure "dans les jours qui viennent", selon son coordinateur Manuel Bompard, le mouvement ne le fera qu'avec "la garantie qu'au moins les députés de gauche la votent". Dans son collimateur, les socialistes qui avaient refusé de voter la censure sur le projet de budget 2025 et permis ainsi à François Bayrou de se maintenir. Dans la configuration de l'Assemblée nationale, une motion de censure ne peut en effet être adoptée que si une partie des socialistes la votent avec le reste de la gauche et le RN.

Sophie Cazaux