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"Ne nous laissons pas intimider": Barrot estime que l'Europe veut une "paix juste" face à Poutine

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à Nice le 7 février 2025

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à Nice le 7 février 2025 - Valery HACHE

Le chef de la diplomatie française s'est confié, dans les colonnes du Parisien, après le sommet sur la défense européenne et sur l'Ukraine. Il estime que Vladimir Poutine "fait preuve d'une grande fébrilité".

"Vladimir Poutine fait preuve d'une grande fébrilité face à l'Ukraine et ses alliés qui ont montré leur volonté farouche, dans leurs échanges avec l'administration américaine, de mettre fin à cette guerre".

Dans les colonnes du Parisien ce samedi 8 mars, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot s'exprime, après le sommet extraordinaire sur la défense et l'Ukraine.

"Ne nous laissons pas intimider", exhorte-t-il, à trois jours d'une réunion à Paris des chefs d'état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine.

Alors que l'Europe cherche une "paix juste et durable", c'est "tout ce que Poutine veut éviter, lui qui conçoit le destin de la Russie comme celui d'un empire qui veut repousser ses frontières par la force".

"Nous ne voulons pas être les aliénés des États-Unis"

"Les Européens ont fait jeudi le choix historique de se donner les moyens d’assurer leur propre sécurité à un moment où leur sécurité est menacée par la Russie, et où les États-Unis ont décidé de réduire leur niveau d'engagement militaire sur notre continent", déclare le ministre, qualifiant le sommet européen de "moment aussi décisif pour la sécurité européenne que la création de l'Otan en 1949".

"Le moment de ce sursaut est venu (...) L'heure est au réarmement des esprits", affirme-t-il, assurant que si "nous nous donnons les moyens de dissuader la menace", "nous aurons la paix".

Quid des États-Unis de Donald Trump, qui semblent se rapprocher de la Russie au détriment de l'Ukraine et l'Europe? "Les États-Unis sont des alliés. Mais nous ne voulons pas leur être aliénés. Ils ne peuvent pas se passer de l'Europe", assure Jean-Noël Barrot. Face aux menaces douanières brandies par le milliardaire, "il va de soi que nous défendrons nos intérêts avec fermeté".

Alors qu'Emmanuel Macron veut ouvrir une discussion autour de la dissuasion nucléaire française, ce qui a créé la polémique, le ministre des Affaires étrangères affirme qu'elle "est et restera maîtrisée de bout en bout par la France".

Fanny Rocher