Mariage pour Tous, colonisation: à Toulon, Macron tente de se rattraper

Emmanuel Macron va parler sécurité à Toulon. - AFP
Emmanuel Macron poursuit sa descente dans les enquêtes d'opinions. Cette évolution de la courbe de popularité du candidat à la présidentielle correspond à ces différentes déclarations polémiques sur le Mariage pour Tous ou sur la colonisation. A cela, s'ajoute les critiques sur son absence de programme. Ce samedi, le représentant d'En Marche! va tenter de reprendre la main.
Avant un meeting devant ses partisans à Toulon où il parlera sécurité, Emmanuel Macron a visité une caserne de sapeurs-pompiers à Manosque. L'occasion pour lui d'exposer sa ligne de conduite pour les jours à venir. ""Il faut savoir éteindre certains feux et en laisser d'autres", a-t-il lancé confirmant l'idée qu'il compte bien surfer sur les critiques qui lui sont adressées. Si la polémique sur la colonisation de la France en a choqué certains, elle permet surtout de gagner des voix notamment dans les quartiers populaires.
Deux polémiques en quelques jours
Lors d'un déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a estimé que la France devait présenter ses "excuses à l'égard de celles et ceux vers lesquels elle a commis ces gestes" de "barbarie". "C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité", avait-il poursuivi. Outre les critiques de la droite et de l'extrême-droite, Emmanuel Macron a dû faire face à la réaction de pieds-noirs et de leurs descendants qui sont venus vendredi notamment de l'interpeller lors d'un passage Carpentras.
Jeudi, Emmanuel Macron avait jugé que les opposants au mariage homosexuel avaient été "humiliés" durant le quinquennat. Ses propos ont provoqué un tollé à gauche et chez les associations LGBT, le poussant samedi à faire un mea culpa dans L'Obs en promettant à "la communauté homosexuelle", elle aussi "humiliée", de "toujours trouver en (lui) un défenseur". Il s'est par ailleurs dit favorable à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens, une mesure honnie par "la Manif pour tous".
Même si l'entourage d'Emmanuel Macron a reconnu une "boulette" sur la colonisation, ces propos doivent selon ses proches élever le débat au delà des positions classiques. "Le personnage est comme ça. Il dit: +'Il faut qu'on arrête avec les tabous de droite et gauche'. Il ne s'interdit rien et en plus il le fait avec une vraie sincérité. Le signal qu'il envoie, c'est qu'on change de logiciel", défend un ancien cadre de la droite qui a rallié Macron.
Attaques contre Fillon
A Toulon, Emmanuel Macron vient également détaillé son programme en matière de sécurité. Cette semaine, il avait expliqué donner aux policiers "les moyens d'agir" en souhaitant notamment donner à la police le pouvoir d'interdire à une personne de fréquenter certains lieux. Il prévoit également, s'il est élu, la création de 15.000 places de prison. Pour certains, ces propositions sont plus à droite qu'au centre.
Ce rendez-vous avec ses partisans va permettre toutefois à Emmanuel Macron de se démarquer de ses adversaires et notamment François Fillon empêtré dans les affaires d'emplois présumés fictifs. "Il l'assure il ne proposera pas d'abaisser la majorité pénale à 16 ans, proposition jugée inutile. "Je ne vous propose pas la déchéance de nationalité pour les jihadistes, j'étais opposé à celle-ci, elle ne répond en rien à notre problématique de sécurité au quotidien", a-t-il poursuivi en visant explicitement le candidat LR, qui a repris cette mesure controversée, et qu'il accuse de réveiller des "vieilles lunes".
"Donc moi, je ne vous propose pas des symboles ou des grandes déclarations", a-t-il conclu.