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Politique

Macron veut donner aux policiers le droit d'interdire certaines zones aux malfrats

Emmanuel Macron a commencé à présenter plusieurs de ses propositions sur la justice et la sécurité.

Emmanuel Macron a commencé à présenter plusieurs de ses propositions sur la justice et la sécurité. - Denis Charlet - AFP

Le candidat à la présidentielle a commencé à présenter son programme en matière de justice et de sécurité.

Emmanuel Macron présentera son programme complet le 2 mars, mais a commencé à dévoiler certaines de ses mesures. Dans une interview au Figaro publiée jeudi soir, le candidat à la présidentielle, dont le site internet contient désormais un onglet "projet", présente ses propositions sur la sécurité et la justice. Il revient notamment sur sa volonté, exprimée ces derniers jours en marge de l'affaire Théo, de créer une police de sécurité quotidienne. Mais le candidat dévoile aussi une proposition inédite, et qui demandera sans doute des clarifications dans les semaines à venir.

Afin de mieux répondre à l'insécurité et de donner aux policiers "les moyens d'agir", il souhaite donner à la police le pouvoir d'interdire à une personne de fréquenter certains lieux. Emmanuel Macron présente cette mesure comme "un nouveau pouvoir d'injonction".

"Je souhaite que, sous le contrôle du juge, les policiers puissent sans délai interdire à une personne de fréquenter la zone où elle commet ses méfaits", explique-t-il.

Supprimer "la crainte de traverser un hall d'immeuble"

Il ne précise pas comment cette injonction pourrait être réalisée à la fois "sans délai" et "sous le contrôle d'un juge". "C'est une révolution quotidienne, la fin de la crainte de traverser par exemple un hall d'immeuble tenu par une poignée de voyous", précise-t-il.

Actuellement, un juge peut décider d'interdire à quelqu'un de fréquenter un lieu ou une personne, dans le cadre notamment du contrôle judiciaire. Comme l'explique le ministère de la Justice sur son portail en ligne, le contrôle judiciaire (CJ) "est une mesure pénale prononcée dans le cadre de l'instruction, avant jugement. Elle peut être ordonnée à l'égard d'une personne mise en examen qui encourt une peine d'emprisonnement ou une peine de réclusion criminelle. Entre liberté et détention provisoire, le CJ est contraignant et restrictif de libertés."

15.000 places de prison

Prônant une "politique de tolérance zéro à l'égard de la délinquance, Emmanuel Macron souhaite également "construire 15.000" places de prison "sur le quinquennat". Trop souvent, ce type de décision est pris en fin de mandat. Je poursuivrai les bonnes décisions de Jean-Jacques Urvoas", l'actuel ministre de la Justice, indique-t-il.

Dans un rapport remis fin septembre 2016, le ministre de la Justice avait préconisé la construction d'ici 2025 d'environ 10.000 à 16.000 cellules. En octobre, le Premier ministre avait annoncé la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires dans les 10 prochaines années, alors que le taux d'occupation des prisons françaises dépassait les 117% au 1er août 2016.
Charlie Vandekerkhove avec AFP