Colonisation: Macron bousculé par des manifestants pieds-noirs à Carpentras

Un déplacement agité et une foule mécontente. Pour son déplacement à Carpentras, Emmanuel Macron a dû répondre aux critiques après ses propos sur la colonisations. Le candidat à l'élection présidentielle a échangé plusieurs minutes avec deux représentants d'une amicale de rapatriés d'Afrique du Nord, tandis qu'une trentaine de manifestants étaient tenus à l'écart.
Des excuses lui ont été demandées par les représentants des rapatriés. Venu présenter son programme en matière de sécurité, il a dû répondre face aux caméras et a redit qu'il était prêt à venir discuter avec les associations.
"Pour nous les rapatriés, c'est indécent, c'est très indécent. Là, vous nous avez tués une deuxième fois", lui a dit Caroline Lopez, une adhérente de la "Maison des rapatriés de Carpentras", au cours d'un dialogue vif mais sans invective. "Vous voulez être président, un président doit savoir réunir une majorité de Français, vous avez perdu une majorité de pieds-noirs", a déclaré Jean Serrette, le président de cette association.
Mauvaise nouvelle pour Macron?
Réponse ferme, et ambiance tendue: "Je n'ai pas dit que vous aviez fait un crime contre l'humanité ni que tous les Français qui y étaient avaient commis un crime contre l'humanité", a-t-il notamment affirmé, disant "respecter éminemment ce que vous avez vécu".
Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en Algérie en début de semaine, l'ancien ministre de l'Économie avait qualifié la colonisation de "crime", de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie".
Le sud-est de la France accueille la majeure partie de la communauté de ces rapatriés et de leurs descendants. En 2014, l'Ifop avait sondé la communauté pied-noire, estimant qu'elle suscitait souvent "une attention particulière à la veille des échéances électorales importantes". L'institut de sondage relevait que cette population représentait alors 1,8% de la population française inscrite sur les listes électorales. Soit 800.000 électeurs potentiels.
Et arrivait à la conclusion que si une spécificité pouvait exister dans le vote des premières générations -plutôt méfiant à l'égard de la gauche et hostile aux gaullistes-, il s'estompe très fortement dans les générations suivantes.