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Macron en Guyane: les Guyanais exigent des réponses du président

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Six mois après qu'un conflit social a agité la Guyane, Emmanuel Macron est arrivé ce jeudi à Cayenne. Il doit demeurer 48 heures sur le territoire guyanais. Elus et citoyens guyanais veulent le voir s'engager à appliquer l'accord signé en avril dernier.

Emmanuel Macron est arrivé jeudi peu avant midi, heure locale, à l'aéroport de Cayenne pour une visite de 48 heures en Guyane, dans un climat tendu, six mois après un mouvement social qui avait paralysé ce territoire français d'Amérique du sud. Il s'agit du premier voyage outre-mer du président de la République, si l'on excepte le déplacement en urgence aux Antilles après l'ouragan Irma.

Une visite symbolique et tendue

Sitôt débarqué sur le tarmac cayennais, il s'est engouffré dans un hélicoptère. Direction: Maripasoula, la plus grande commune de France mais aussi la moins peuplée, pour y inaugurer un internat. Education, sécurité, pauvreté, chômage, les problématiques qui attendent le président de la République en Guyane, où il se déplace pour la première fois, sont nombreuses et toutes soulèvent la question des services publics. Sur place, notre envoyé spécial Jérémy Trottin a développé:

"Cette visite est symbolique. Emmanuel Macron arrive dans un climat de tension sociale assez élevée dans ce département d’outre-mer. Il y a à peine six mois il y a eu ici de grands mouvements sociaux. Le département avait été bloqué pendant près d’un mois par un collectif qui réclamait des aides de l’Etat pour mettre à niveau ce département d’Outre-mer, l’un des plus pauvres de France avec des thématiques importantes, notamment la criminalité très forte ici, avec du trafic de stupéfiants, mais aussi des vols à main armée et un certain nombre d’homicide. Toutefois, ces chiffres sont actuellement en train de baisser grâce à l’arrivée, depuis ces mouvements sociaux, d’un nouvel escadron de gendarmerie."

Le mécontentement des élus

La réponse sécuritaire n'est cependant qu'un volet du dossier guyanais. Les Guyanais espèrent aussi une implication économique et sociale plus forte de l'Etat. Pour réclamer l'application de l'accord sur la Guyane du 21 avril dernier, les maires du département ont décidé de ne pas accueillir le président de la République à l'aéroport. Ils seront en revanche reçus plus tard en préfecture pour Emmanuel Macron. "Cet accord, c’est déjà un milliard qui sera débloqué pour financer des infrastructures mais aussi deux milliards qui sont en option. Les Guyanais attendent aujourd’hui qu’Emmanuel Macron s’engage sur ces deux milliards supplémentaires", a expliqué Jérémy Trottin. 

Cependant, aucune rencontre n'est prévue pour le moment avec le milieu associatif qui avait pris la tête des mouvements sociaux il y a quelques mois, autour notamment du collectif des "500 frères". 

"Je ne suis pas le père Noël", dit Macron 

S'exprimant durant sa visite, Emmanuel Macron a rafraîchi les espoirs suscités.

"Je ne suis pas le père Noël parce que les Guyanais ne sont pas des enfants. Je suis ici avec de l’ambition pour la Guyane mais je ne suis pas venu pour faire des promesses. Ce temps-là est fini. L’Etat a fait trop de promesses qui n’ont pas été tenues donc je suis là pour dire les choses en vérité telles que je les vois, prendre des engagements que je saurai tenir durant mon quinquennat, et aussi assurer les éléments d’autorité indispensables sur ce territoire", a-t-il dit. 

Robin Verner avec AFP