Macron a "un homme et une femme" en tête pour Matignon
Mis au défi par Marine Le Pen de dévoiler l'identité de son Premier ministre en cas d'élection, Emmanuel Macron a refusé ce mardi sur notre antenne de dire qui serait le chef de son gouvernement.
"Jamais un candidat à la présidence de la République, en situation de l’emporter, ne répond à ce genre de défi. Ce n'est pas un ticket que les Français élisent. Ils n’ont pas besoin d’une béquille. Ils choisissent un projet et un candidat", a expliqué le leader d'En Marche!.
Emmanuel Macron confesse cependant "avoir deux profils en tête", "un homme et une femme". L'ancien ministre de l'Économie avait déjà indiqué qu'il souhaitait "un Premier ministre qui aura à animer ce collectif, à savoir diriger une majorité parlementaire, nouvelle, refondée politiquement, celle que nous portons".
"Je le nommerai selon des critères de compétences, d’adhésion au projet que je porte, de cohérence et de capacité à diriger cette majorité", a-t-il prévenu.
Mener une "majorité présidentielle"
Majorité qui pourrait revêtir une autre forme que celle d'En Marche!. Emmanuel Macron envisage en effet "la mue du mouvement" en un parti de gouvernement, dont le nom changerait. Le prétendant à l'Élysée parle donc désormais de "majorité présidentielle", qui incorporera des membres actuels du Parti socialiste et des Républicains à condition que ceux-ci quittent ces deux formations au préalable. Il pourrait même s'agir, pour faire exploser Les Républicains, d'une personnalité de droite comme Xavier Bertrand. Le rôle du premier locataire de Matignon d'Emmanuel Macron serait donc, avant tout, de faire advenir cette majorité présidentielle à l'Assemblée nationale lors des élections législatives.
Ce Premier ministre "gouvernera", ajoute Emmanuel Macron, qui esquisse les contours de sa présidence: "Un président de la République, il n’est pas ministre de tout. Un président de la République est le garant du temps long, il est là pour définir une stratégie et l'expliquer régulièrement", explique l'ancien protégé du "président normal" François Hollande. Le leader d'En Marche! souhaite cependant garder "le contact" avec les Français. "Un président au contact, ça s’invente, ça se fait. On ne mène pas ce combat pour être mis sous cloche", a-t-il détaillé.