UMP: la présidence remise en jeu lors d'un bureau politique sous tension

Le bureau politique de l'UMP de ce mardi, prévu à 18 heures, est crucial pour l'avenir de cette formation politique. Les tenants d'un triumvirat Juppé-Fillon-Raffarin s'opposeront à ceux qui souhaitent installer Luc Chatel à la tête du parti. En ligne de mire: 2017.

L'avenir de l'UMP va se jouer ce mardi, à l'occasion d'un bureau politique sous haute tension. Prévu à 18 heures au siège du parti d'opposition, cette réunion politique à laquelle participera Edouard Balladur aura pour but d'assurer l'après Copé, poussé à la démission le 27 mai après l'affaire Bygmalion.

Qui dirigera l'UMP? Après la démission de toute la direction du parti, un triumvirat composé des trois anciens Premiers ministres Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon avait été formé pour pallier à la vacance du pouvoir.

Une décision qui n'avait pas du tout fait l'unanimité au sein du parti et qui avait été notamment remise en cause par Jean-François Copé, Claude Guéant et Nadine Morano. L'enjeu de ce bureau politique est de savoir si ce triumvirat sera, ou non, maintenu.

Chatel ou triumvirat?

Selon les statuts du parti, en cas de démission du président, c'est le vice-président délégué, en l'occurrence Luc Chatel, qui est appelé à assurer la présidence par intérim, jusqu'à l'élection d'un nouveau président, lors d'un congrès, prévu à l'automne.

Mais les fillonistes et les juppéistes font remarquer que Luc Chatel n'est plus le vice-président depuis le 27 mai, après la démission collective de la direction de l'UMP, un cas qui n'est pas prévu par les statuts. Selon eux, c'est le triumvirat qui sera "souverain" après sa mise en place "formelle" mardi.

Mais tout n'est pas si simple: les soutiens sarkozystes et copéistes au sein du bureau politique estiment que la démission de la direction du parti du 27 mai, qui n'a pas été actée, n'est pas effective. Selon eux, Luc Chatel est toujours vice-président délégué et c'est à lui qu'il revient d'assurer la présidence par intérim.

Un sac de noeuds politiques et juridiques

La réunion de ce mardi aura donc pour but de trancher ce sac de noeuds politiques et juridiques. Il se déroulera en présence d'Anne Levade, juriste et présidente de la Haute autorité du parti, garante de ses statuts.

L'enjeu est de taille: l'élection du nouveau président du parti pourrait être primordiale dans la course à l'élection présidentielle de 2017. Les soutiens de François Fillon et d'Alain Juppé rêvent de manoeuvrer habilement afin de prendre le contrôle du parti, alors que la menace d'un retour en politique de Nicolas Sarkozy couve.

Maxence Kagni avec AFP