"Il n'y a jamais eu de pacte": la guerre des chefs entre Retailleau et Wauquiez officiellement lancée?

Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce mercredi sa candidature pour la présidence des Républicains.

Bientôt un duel chez les Républicains? Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi matin sa candidature pour la présidence du parti de droite.

"Aujourd’hui, alors que le pays se trouve dans une situation grave, la droite est de nouveau écoutée (...) Mais nous devons d’abord, et sans tarder, donner une incarnation à notre mouvement, pour lui donner un nouvel élan", écrit-il dans un courrier adressé aux militants.

Interrogé par BFMTV, Bruno Retailleau a assuré qu'il n'y aura pas de duel entre lui et Laurent Wauquiez pour la présidence du parti comme au temps de François Fillon et Jean-François Copé: "ah non, vous verrez".

Une inévitable "guerre des chefs" avec Wauquiez?

Pourtant l'entourage du président du groupe Droite Républicaine affirme que Bruno Retailleau a "rompu un pacte" et "prend la lourde responsabilité d’ouvrir une guerre des chefs". Selon nos informations, les deux hommes ont récemment dîné ensemble, l'occasion pour Laurent Wauquiez - pas encore candidat - de mettre en garde le ministre de l'Intérieur. "Il y avait un accord entre nous, à toi d'incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique", aurait glissé le premier au second.

"Il n'y a jamais eu de pacte", rétorque l'entourage de Bruno Retailleau à BFMTV, "si une élection est une source de division, il faut faire autre chose et aller planter des navets".

"Bruno Retailleau ne vient pas à LR pour repeindre les murs! Une candidature à la tête du parti, c’est bien sûr une candidature à la présidentielle qui ne dit pas son nom", juge enfin un ancien président du parti.

De quoi prévoir des tensions dans les prochains mois? Questionné pour savoir si Laurent Wauquiez l'avait appelé pour le "féliciter" de sa candidature ce mercredi, Bruno Retailleau a botté en touche: "vous avez de l'humour!".

Certains adversaires politiques semblent déjà s'en réjouir. "Les compétitions chez LR c’est toujours un peu sympa! Ça fait toujours un peu de spectacle", a ironisé Marine Le Pen ce vendredi au micro de BFMTV.

Retailleau prend Bayrou en exemple

Quoi qu'il en soit, Bruno Retailleau pense pouvoir jongler entre ses fonctions. Interrogé par BFMTV sur la compatibilité d'être candidat à la présidence des Républicains tout en étant membre du gouvernement, il a rétorqué: "mais bien sûr!".

"On a même un Premier ministre qui est président d’un grand parti", note le locataire du Beauvau ce mercredi soir, en référence à François Bayrou qui est toujours président du Modem.

Selon un membre de son entourage, Bruno Retailleau a demandé à ses proches de constituer "une équipe de campagne propre et séparée de celle du ministère de l'Intérieur". "Cela n'empiètera pas sur son agenda ministériel. Il fera campagne le soir et le week-end", assure encore son entourage, ajoutant qu'il y aura "un processus de sélection du candidat à l'élection présidentielle, les adhérents seront consultés".

Sophie Dupont et Guillaume Daret avec Hugues Garnier