François Fillon, un adversaire "très sérieux" pour les candidats à la présidentielle

François Fillon lors d'un meeting à Paris, le 18 novembre 2016. - Bertrand Guay - AFP
En mai 2016, François Hollande en était encore convaincu: "Fillon n'a aucune chance". Dans Un président ne devrait pas dire ça, le chef de l'Etat était certain qu'Alain Juppé serait le rival de la gauche pour 2017:
"Fillon n'a aucune chance. Non pas parce qu'il n'a pas de qualités, il en a sans doute; ni un mauvais programme, il a le programme le plus explicite; non parce qu'il n'a pas de densité personnelle… Mais son rôle est tenu par Juppé. C'est-à-dire pourquoi voter Fillon, alors qu'il y a Juppé? Il n'y aurait pas Juppé, je dirais oui, sans doute que Fillon est le mieux placé pour disputer à Sarkozy l'investiture. Mais il se trouve qu'il y a Juppé".
Un adversaire "très sérieux" pour la gauche
Ce dimanche, François Fillon a été investi candidat de la droite à l'élection présidentielle avec un programme conservateur et très libéral. A gauche, certains espèrent que cette ligne va leur permettre de se qualifier pour le second tour. Mais la bataille est déjà lancée contre François Fillon, "un adversaire très sérieux pour la gauche", assure Manuel Valls dans le Journal du Dimanche.
Dans la foulée de l'annonce de sa victoire, les candidats déclarés à la primaire à gauche ont appelé à créer un projet fort face à l'ancien Premier ministre. Benoît Hamon a assuré sur notre antenne: "Le projet Fillon est violent et dangereux. Je souhaite que la gauche se choisisse un candidat au projet sans équivoque".
Même discours chez Arnaud Montebourg. Le candidat estime que "face à François Fillon, il faut un candidat qui soit au cœur des gauches et pas un social-libéral".
Sur RTL, Arnaud Montebourg a qualifié les propositions de François Fillon d'"extrêmement dures et brutales".
"Il y a une forme de brutalité sociale dans les choix de François Fillon. (Il représente) la défense quasiment exclusive, presque idéologique, des classes supérieures".
Et de l'attaquer sur son bilan: il a fait "partie d’un quinquennat qui a laissé un million de chômeurs de plus derrière".
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a proposé de débattre avec François Fillon. Le candidat estime que son adversaire est "sur un petit nuage, nous allons tous nous charger de la ramener à la réalité".
Fillon "dangereux" pour le FN
Si François Hollande ne s'attendait pas à avoir François Fillon en candidat de la droite, la nouvelle n'arrange pas non plus le Front national. "Fillon est plus dangereux, il nous pose un problème stratégique", assurait Marion Maréchal-Le Pen.
La riposte du Front national se déplace maintenant sur le terrain économique et social. La candidate du FN, Marine Le Pen, voit dans le programme de son adversaire une entreprise de "casse sociale". Florian Philippot, lui, a assuré ce lundi matin sur BFMTV et RMC qu'avec l'investiture de François Fillon, "la mondialisation sauvage a son candidat".