Ces dossiers embarrassants pour Sarkozy et ses proches

Nicolas Sarkozy le 10 avril 2012, sur un plateau de Canal Plus. - -
Nicolas Sarkozy et son proche entourage à l'heure du bilan... judiciaire. La justice s'intéresse à plusieurs affaires qui remontent du temps où l'ancien président était encore le locataire de l'Elysée. Dernier en date, une enquête judiciaire ouverte le 26 février dernier pour "trafic d'influence". Des dossiers susceptibles d'embarrasser l'ancien chef de l'Etat sur la route du retour en politique...
> Accusations de financement libyen
Depuis avril 2013, les juges du pôle financier enquêtent sur des accusations de financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Celles-ci sont portées par Ziad Takieddine, lui-même mis en examen pour son rôle d'intermédiaire dans des ventes d'armes dans le volet financier de l'affaire Karachi.
L'homme d'affaires n'a toutefois pas apporté de preuves. Plusieurs anciens dignitaires libyens ont affirmé que ce financement avait existé, sans eux non plus fournir d'élément matériel. Et d'autres anciens hommes forts du régime ont démenti.
> Trafic d'influence présumé
Dans le cadre de l'enquête sur ce possible financement libyen, l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Nicolas Sarkozy, placé sur écoute, et son avocat Me Thierry Herzog, a provoqué l'ouverture d'une information judiciaire le 26 févier dernier pour "trafic d'influence" et "violation du secret de l'instruction".
Dans leur conversation, les deux hommes évoquent un haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert. Selon une source proche du dossier, il est question de le solliciter pour se renseigner sur une procédure en cours devant la Cour de cassation. Cette procédure vise à contester la saisie des agendas de l'ancien président dans l'affaire Bettencourt, qui intéressent aussi les juges chargés de l'enquête sur l'arbitrage Tapie.
> Affaire de l'arbitrage Tapie
Trois juges du pôle financier enquêtent sur l'arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie, en juillet 2008, opposé au Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas. Les magistrats soupçonnent une entente illicite, un "simulacre d'arbitrage", pour favoriser l'homme d'affaires, avec l'aval de l'exécutif de l'époque.
Cinq personnes ont été mises en examen pour "escroquerie en bande organisée", dont Bernard Tapie, un des juges arbitres -Pierre Estoup- et l'ancien directeur de cabinet du ministère de l'Economie, Stéphane Richard. L'enquête a démontré que Bernard Tapie s'est rendu plusieurs fois à l'Elysée avant la sentence litigieuse.
> Les écoutes de Patrick Buisson
Le Canard Enchaîné et le site Atlantico ont diffusé cette semaine des enregistrements clandestins réalisés par Patrick Buisson lorsqu'il conseillait Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
Certains à droite craignent un grand déballage. La justice examinera dès lundi une demande urgente de l'ancien chef de l'Etat et de son épouse, afin d'obtenir le retrait des enregistrements diffusés. Quant à Patrick Buisson, il a annoncé une plainte pour vol et recel.
> Les sondages de l'Elysée
Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d'offres, entre l'Élysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Notamment avec la société Publifact de son conseiller... Patrick Buisson.
> Les primes de Claude Guéant
L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant et Michel Gaudin, l'actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, ont été placés en garde à vue en décembre 2013 dans l'affaire de primes en liquide ayant circulé au ministère de l'Intérieur.
Au centre des investigations, les 10.000 euros mensuels de primes non déclarées que Claude Guéant aurait perçues entre 2002 et 2004, lorsqu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau. Michel Gaudin, lui, était alors directeur général de la police nationale.
> Une nomination contestée
L'ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, François Pérol, a été mis en examen le 6 février pour prise illégale d'intérêts, quatre ans après sa nomination controversée à la tête du groupe bancaire BPCE. Il est soupçonné d'avoir profité de sa position alors qu'il avait suivi à la présidence de la République la fusion entre la Banque populaire et la Caisse d'Épargne.
> Le meeting de Toulon
En octobre 2013, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris sur le financement d'un des meetings présidentiels de Nicolas Sarkozy, fin 2011 à Toulon. Ce meeting n'avait pas été inscrit dans les dépenses de campagne, ce qu'avait épinglé le Conseil constitutionnel. Du coup, un militant écologiste a dénoncé de possibles faits de "détournement de fonds publics".
> Violation du secret professionnel
Enfin, des juges d'instruction enquêtent pour déterminer si Nicolas Sarkozy a pu se rendre complice d'une violation du secret de l'instruction en marge de l'affaire Karachi.