Arbitrage: Tapie dédouane Sarkozy et charge Guéant

Dans une interview au Monde, Bernard Tapie assure que les juges "ne trouveront rien" contre lui dans l'affaire de l'arbitrage pour laquelle il est mis en examen. - -
Bernard Tapie et les médias c'est une histoire compliquée. L'homme d'affaire a accordé une nouvelle interview, au Monde cette fois, pour s'expliquer sur l'affaire de l'arbitrage qui lui a accordé 403 millions d'euros au détriment du Crédit lyonnais.
S'il a traité les journalistes qui l'interviewaient de "menteurs", il a accepté de répondre à leurs questions pendant plus d'une heure 20. L'intégralité de l'entretien est disponible en vidéo. BFMTV. com a sélectionné les extraits les plus intéressants.
Les juges" ne trouveront rien"
Dans cette affaire, Bernard Tapie est mis en examen pour "escroquerie en bande organisée". Les trois juges d'instruction chargés du dossier ont le soupçon d'un "simulacre" d'arbitrage, organisé notamment par l'homme d'affaires, son avocat Maurice Lantourne et l'un des trois juges arbitres, Pierre Estoup.
Bernard Tapie "regrette d'avoir accepté l'arbitrage". "Lantourne avait évalué à 5 chances sur 10 la victoire en révision et je me suis dégonflé, voilà, j'avais 65 ans déjà, j'aurais eu 40 ans, jamais j'aurais fait l'arbitrage", a-t-il expliqué.
Si Bernard Tapie assure que les juges sont "dans leur rôle", qu’ils ont eu "raison" de le mettre en examen, il pense que les magistrats "ne trouveront rien".
Guéant "courroie de transmission"
L'enquête a notamment révélé les multiples rendez-vous de Bernard Tapie à l'Elysée en 2007, avant que le CDR ne décide de tourner le dos à la justice ordinaire et de recourir à un arbitrage. Mais Bernard Tapie assure que l'ancien président Nicolas Sarkozy n'est pas intervenu dans le dossier.
"Sarkozy, je vous le dis les yeux dans les yeux, c'est pas le genre de type à qui j'avais envie de parler l'arbitrage au moment où j'allais le voir", se justifie-il dans l'entretien.
Il ajoute en revanche que Claude Guéant était "la courroie de transmission et l'organisateur au gré et au volonté des différents ministres".
Le PS "totalement impliqué"
"Le Parti socialiste est totalement impliqué, absolument impliqué", lance Bernard Tapie, avant d'ironiser : "d'abord, le parti socialiste, c'est le droit, c'est le pauvre, c'est l'honnête, c'est le bien. Les autres, c'est tout le contraire. Et moi je suis le symbole de ce que le Parti socialiste, rue de Solférino, déteste. Pourquoi? D'abord parce que j'ai fait un mauvais coup à Rocard (...)".