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Bygmalion: Nicolas Sarkozy pointe Jean-François Copé du doigt

Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé au siège de l'UMP fin 2014 après l'élection du premier au poste de président du parti.

Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé au siège de l'UMP fin 2014 après l'élection du premier au poste de président du parti. - Thomas Samson - AFP

L'ancien chef de l'Etat a été entendu le 4 septembre dernier par les policiers, dans l'enquête Bygmalion, sur un système de fausses factures qui aurait été mis en place pour dissimuler une explosion de ses comptes de campagne en 2012. 

4 septembre 2015, Nicolas Sarkozy est entendu – sous le statut d’auditeur libre - par les enquêteurs de la brigade anticorruption, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. Les questions portent sur un possible système de fausses factures mis en place pour couvrir l’explosion de ses frais de campagne en 2012. Interrogé pendant sept heures, le président des Républicains montre plusieurs fois des signes d’agacement, rapporte mercredi L’Obs. Il n’hésite pas à charger Jean-François Copé, l’ex-président de l’UMP, et insiste pour démontrer qu’il se situait alors au-dessus des considérations financières qui relevaient "de la responsabilité de (s)on équipe".

La campagne de Nicolas Sarkozy a-t-elle dérapé? "C’est une farce", rétorque-t-il aux enquêteurs. Même lors de l’entre-deux tours? "Si on peut penser que je peux dépenser 18 millions d'euros en neuf jours utiles de campagne sans que cela se remarque, on ne doit pas vivre dans le même pays", répond l’ancien chef de l’Etat, selon les informations de L’Obs.

Nicolas Sarkozy charge Jean-François Copé

Les deux experts comptables de son équipe affirment de leur côté avoir tiré le signal d’alarme; on parle d’une somme dissimulée oscillant entre 18 et 20 millions d’euros. Sur BFMTV en mai 2014, Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne, avait reconnu que des prestations fournies par Bygmalion - dont les dirigeants ont été mis en examen - ont été indûment facturées à l'UMP au lieu d'être imputées aux comptes du candidat.

Jérôme Lavrilleux est aussi celui qui aurait prévenu par SMS son supérieur Guillaume Lambert des dépassements en cours. Le premier aurait aussi alerté Jean-François Copé pour qu’il expose le problème à Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’en garde aucun souvenir mais affirme: "Jean-François Copé était tenu informé de mon compte de campagne par Jérôme Lavrilleux. Il ne m'en a en tout cas jamais parlé. Mais j'observe qu'il en parlait à Jean-François Copé."

En clair, pour Nicolas Sarkozy, puisque Jérôme Lavrilleux savait tout et qu’il informait Jean-François Copé, ce dernier était nécessairement au courant du système de fausses factures monté par le biais de la société de communication Bygmalion, au passage dirigée par ses proches, Bastien Millot et Guy Alvès. Nicolas Sarkozy conclut: "Partout où est passé Jean-François Copé, il a pris Bygmalion".

S.A.