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Affaire Fillon: l'hypothèse d'un plan B s'éloigne-t-elle?

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Le candidat LR à la présidentielle lance la contre-offensive dès ce lundi. Face à l'absence de plan B à droite, ses proches reprennent espoir.

François Fillon refuse de se déclarer vaincu. Après 15 jours de tempête, empêtré dans des soupçons d'emploi fictif de son épouse Penelope, le candidat Les Républicains a réuni son état-major dimanche soir. Objectif: organiser la contre-attaque dès le début de cette semaine.

Ce lundi, il devrait jouer sur deux fronts: une intervention en direction des parlementaires avant la réunion des députés mardi, et une autre en direction du public. L'hypothèse d'un passage dans un journal télévisé s'éloigne, celle d'une conférence de presse semble être retenue, indique Le Figaro. Un moment qui permettra au candidat de "parler", et "rassurer", en mettant sur la table les éléments dont il dispose pour répondre aux accusations. "Il va changer de stratégie", et pourrait "reconnaître des erreurs", glisse un de ses proches.

Pour l'entourage de François Fillon, le plus dur est désormais passé. Si certains députés sont rentrés de leur week-end en circonscription abattus face à la colère de leurs électeurs, d'autres se disent rassurés, constatant que l'électorat continuait à y croire, selon L'Opinion. "Les gens ont digéré l'information. Il y a un certain espoir qui n'existait pas il y a encore trois jours", assure le maire de Cannes, David Lisnard. Les sondages rassurent, eux aussi: le sondage Ifop pour le Journal du dimanche indique que si 32% des Français souhaitent qu'il maintienne sa candidature, ils sont tout de même 64% à le vouloir au sein des électeurs Les Républicains.

Les jeunes du parti "se détestent encore plus que les vieux"

Un espoir qui ne semblait effectivement pas permis la semaine dernière. Mais force est de constater que, outre la situation très fragilisée de François Fillon, aucune personnalité ne se détache à droite pour prendre sa place.

"La vraie force de Fillon, c'est qu'il n'y a pas de plan B", assure un proche.

L'appel lancé par le sarkozyste Georges Fenech aux parlementaires LR n'a pour l'instant pas trouvé assez d'écho pour être rendu public. Les quadras du parti? "Ils se détestent encore plus que les vieux", lâche un filloniste dans Le Figaro.

Quant à l'appel des juppéistes lancé par Philippe Gosselin, son initiative semble n'avoir pas pris: le maire de Bordeaux a exclu deux fois la semaine passée de se présenter en recours. Et même s'il semble lentement changer d'avis, il refuse d'envisager une guerre avec le clan Fillon. Dimanche soir, Benoist Apparu, ancien porte-parole d'Alain Juppé devenu porte-parole de François Fillon, a préféré ironiser sur ce qu'il qualifie de "plans sur la comète".

Les deux hommes devraient toutefois se "reparler" à nouveau prochainement, selon Gilles Boyer, ancien directeur de campagne d'Alain Juppé. Mais d'ici là, François Fillon semble bien décidé à reprendre rapidement la main pour éviter le règlement de comptes potentiel de la réunion de mardi, avec les parlementaires.

Ariane Kujawski