A la veille de la rentrée, la droite attend Emmanuel Macron au tournant

Emmanuel Macron le 3 août 2018 - MICHEL EULER / POOL / AFP
Si les vacances ont une vertu pour les responsables politiques, c'est le temps qu'elles apportent à chacun pour fourbir ses armes en vue de la rentrée. Et les arguments ne manquent pas. L'été a été mouvementé pour la majorité, et l'opposition n'est pas en reste.
L'affaire Benalla en est la meilleure preuve: en plein cœur de l'été, les accusations contre un fidèle du président ont fait très mal. Le chef de l'Etat, peu disert sur l'affaire, a fait savoir fin juillet qu'une réorganisation de l'Elysée était à l'étude afin d'éviter de "nouveaux dysfonctionnements". Mais l'affaire n'est pas terminée: une information judiciaire a été ouverte, et la commission des Lois du Sénat n'a pas encore achevé sa mission d'enquête. L'idée d'une audition d'Alexandre Benalla sera d'ailleurs évoquée par le sénateur LR Philippe Bas à la rentrée: de quoi remettre de l'huile sur le feu.
Dans L'Express, Valérie Pécresse ne se prive pas de rappeler que selon elle, "dans l'opinion un doute s'est insinué quant à sa conception du pouvoir (...)". La présidente LR d'Ile-de-France appelle désormais Emmanuel Macron à "une reconnaissance présidentielle" de fautes dans l'affaire Benalla et lui reproche "une forme d'enfermement élyséen".
Des affaires touchant des fidèles de Macron
D'autant que l'affaire n'est pas la seule à embarrasser l'exécutif. Le 8 août dernier, l'association Anticor a déposé une nouvelle plainte pour "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et "corruption passive" contre le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler: une plainte intervenue après que Mediapart a révélé qu'il avait approuvé, comme haut-fonctionnaire, des contrats concernant l'armateur MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère. "Révélation après révélation, cela met en lumière l'existence d'un clan autour d'Emmanuel Macron", a réagi Fabien di Filippo, député Les Républicains sur Europe 1 le 11 août dernier. Il dénonce "une caste qui s'est accaparée le pouvoir et qui s'affranchit de beaucoup de règles pour le détourner à son profit".
Outre les affaires, les Républicains n'ont de cesse de dénoncer la politique économique du gouvernement: la porte-parole Laurence Sailliet fustige sur BFMTV "l'augmentation des impôts et la baisse du pouvoir d'achat". Les dossiers "chauds", comme la réforme de l'assurance-chômage ou encore des retraites, promettent eux aussi une rentrée agitée.
Macron invité à "sortir de l'ambiguïté" sur les migrants
La question migratoire n'épargnera pas non plus Emmanuel Macron. Le porte-parole des Républicains Gilles Platret a passé une partie du mois d'août à réclamer dans les médias au chef de l'Etat de "sortir de l'ambiguïté sur les questions migratoires". "La vérité c'est qu'aujourd'hui on a une situation d'urgence pour le pays, avec cette question de l'Aquarius (…) M. Macron ne pourra pas rester éternellement dans l'ambiguïté", a-t-il estimé sur franceinfo.