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Le Premier ministre Sébastien Lecornu annonce qu'il va revenir sur "la suppression de deux jours fériés"

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Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu annonce, dans un entretien à des quotidiens régionaux, qu'aucun jour férié ne sera supprimé pour épargner les personnes qui travaillent.

C'était une mesure qui ne faisait pas du tout l'unanimité. Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé, ce samedi 13 septembre dans un entretien à la presse régionale, qu'il "retire la suppression de deux jours fériés".

Proposée par l'ancien Premier ministre François Bayrou, cette mesure a été vivement critiquée par les oppositions et les Français.

"Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt [...] je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent [...] j'entends ce que disent nos concitoyens: ils veulent que le travail paie", explique Sébastien Lecornu pour justifier sa décision.

"Je veux une discussion parlementaire franche"

En revanche, revenir sur cette mesure "exigera de trouver d’autres sources de financement" pour réduire la dette. Pour cela, il doit former un gouvernement, préparer un budget puis débattre et trouver des compromis avec les autres forces politiques.

"Le futur budget ne correspondra peut-être pas complètement à mes convictions… C’est même quasiment certain", estime-t-il avant d'ajouter: "Je veux une discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau avec le PS, Les Écologistes et le Parti communiste. Cette gauche républicaine dont on connaît les valeurs doit s’émanciper de La France insoumise, qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre."

Sébastien Lecornu évoque aussi la question d'éventuelles discussions avec le RN. "Si vous me demandez s'il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. En revanche, refuser de discuter à l'Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français, ça n'aurait aucun sens", a-t-il dit.

La fin des privilèges des ex-membres du gouvernement

Interrogé sur la question des avantages accordés aux anciens ministres et sur le train de vie de l'État, le nouveau Premier ministre indique qu'"on ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas".

Il annonce ainsi qu'il va mettre "fin aux derniers privilèges qui sont encore accordés 'à vie' à certains anciens membres du gouvernement".

De plus, il prévoit de demander à des hauts fonctionnaires" d'examiner les dépenses de l'État, comme "les délégations interministérielles ou les offices" pour "faire le ménage".

"Un grand acte de décentralisation" bientôt présenté

Sébastien Lecornu a également annoncé qu'il va ouvrir des consultations "dès la semaine prochaine" en vue d'"un grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale".

"Il faut que l'on définisse ce qu'on attend de l'État, au moment où les attentes seront de plus en plus fortes notamment sur le régalien", a-t-il déclaré, en ajoutant que ces changements auraient dû être engagés après le grand débat qui avait suivi la crise des gilets jaunes.

Astrid Bergere