"Il y a d'autres manières de produire plus que de supprimer des jours fériés": Amélie de Montchalin tend la main au Parti Socialiste

Sur un siège éjectable, et à moins d'une semaine du vote de confiance par les députés, prévu le 8 septembre, François Bayrou est en quête de compromis, notamment vis-à-vis des socialistes à qui il "tend la main". Mercredi matin, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a détaillé sur Franceinfo les compromis et les propositions du gouvernement pour inciter le parti socialiste a faire évoluer sa position, estimant partager les mêmes objectifs.
"Ils savent que nous sommes prêts à travailler (...) il y a plein de points d'accord", dit-elle.
Elle est ainsi d'abord revenue sur la proposition d'économies la plus clivante, à savoir la suppression d'un ou deux jours fériés. "Cette mesure ne peut être compréhensible et acceptée par les Français que si elle s'accompagne d'un gain sur les salaires, la participation, sinon elle n'est pas acceptable", souligne-t-elle.
"Les jours fériés, c'était quoi l'intention politique ? C'est de dire 'dans notre pays, si on produit pas plus, (...), s'il n'y a pas plus de croissance, nous n'arriverons pas dans le temps à financer notre modèle social, nos services publics'", a déclaré la ministre.
"Il y a évidemment plein d'autres manières d'encourager à produire plus. Il y a évidemment plein d'autres manières de s'assurer que si on travaille plus, on gagne plus", a-t-elle ajouté.
Répartir l'effort pour financer le modèle social
Autre gage à l'attention du parti d'Olivier Faure : la taxation des hauts revenus. "Il faut soutenir les chefs d'entreprise", dit-elle, "mais c'est intolérable de s"organiser pour ne pas payer l'impôt". "Nous avons travaillé avec Bercy plusieurs options (de taxation, NDLR): via les holdings, via des mécanismes de lutte contre la sur-optimisation (...) Nous voulons au moins 2 milliards d'euros de rentrées fiscales sur la lutte contre la fraude et la sur-optimisation des plus riches. Soit on taxe via les holdings, soit on regarde ceux qui ont des hauts patrimoines - est-ce que c'est 2 millions, est-ce que c'est 5 millions... - et on s'assure qu'ils ont payé l'impôt que tous les Français payent", explique-t-elle.
Enfin, pour la ministre, "il faut que les actifs ne soient pas les seuls à financer la solidarité nationale pour 70 millions de Français".
Et d'expliquer: "je propose qu'une partie des cotisations sur le travail soient re-réparties sur toutes les richesses. On re-répartie l'effort. Concrètement, on retire des charges qui pèsent sur les entreprises pour qu'elles puissent investir et vous augmenter. Et je retire des charges qui pèsent sur le salarié pour que directement sur votre fiche de paye il y ait plus d'argent. Ensuite par d'autres impôts: foncier, héritage, capital, épargne, peut-être consommation, on finance de manière plus juste ces charges en moins".