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Le discours de la méthode Lecornu : l’édito de Guillaume Daret
"Dans une démocratie, ce sont les électeurs qui trient les députés, pas les ministres". Cette phrase confiée par le tout nouveau locataire de Matignon résume bien sa méthode pour gouverner. Sébastien Lecornu recevra et parlera à tout le monde et tant pis si ça déplait à une partie de son camp.
Pas question de blacklister le Rassemblement National et La France Insoumise. Mais avant de recevoir les oppositions, il assume de recevoir d’abord les responsables du socle commun.
Là aussi il faut y voir un signal politique: impossible d’avoir des discussions avec les autres forces politiques si tout n’est pas en ordre dans son propre camp. Ses prédécesseurs, et notamment Michel Barnier, n’ont pas souhaité assumer leur rôle de chef de ce “socle commun”: lui le fera sans gêne.
Le temps des ruptures
Le Premier ministre tout juste nommé a déjà passé une bonne partie de ses jours et de ses nuits à échanger officieusement au téléphone avec ceux qu’il recevra très officiellement dans les jours à venir: Frédéric Souillot, le secrétaire général de Force Ouvrière ou encore Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste.
On a le sentiment que le nouveau chef du gouvernement est assez optimiste pour trouver une issue à cette crise politique, convaincu qu’il existe une voie de passage, en particulier avec les socialistes. Bien conscient aussi qu’il faudra bouger de son côté et il y semble prêt. En échangeant avec ses proches il n’a l’air pas arc-bouté sur le chiffre de 40 milliards d’économies. Quant à la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés, elle semble déjà enterrée.
On sent clairement chez Sébastien Lecornu une volonté d’incarner une rupture avec ses prédécesseurs, une volonté de ne pas reproduire les erreurs que Michel Barnier et François Bayrou. Parce qu’il est certain que s’il n’y a pas de changement dans la méthode et sur le fond, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
