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Le gouvernement assure le "SAV" de la première année du quinquennat Macron

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Ce jeudi, de nombreux ministres défendent la première année du quinquennat d'Emmanuel Macron lors de meetings partout en France.

Avec une trentaine de ministres sur le terrain, le gouvernement sera jeudi en opération communication tous azimuts pour défendre sa première année de réformes, avant le passage dans la soirée d'Édouard Philippe sur France 3, puis des chefs des principaux partis sur France 2.

Réunions publiques dans toute la France, journal télévisé, tracts: c'est une offensive massive que prépare l'exécutif pour assurer le service après-vente de son "plan de transformation", initié il y a un an avec l'élection d'Emmanuel Macron.

"Pédagogie"

Dans un contexte social tendu, marqué par un rebond en début de semaine de la mobilisation syndicale contre la réforme ferroviaire, il s'agit de répondre à l'inlassable injonction de "faire de la pédagogie", "expliquer", "donner du sens global", martelée au sommet de la macronie depuis des mois.

"On est tous porte-parole du gouvernement", résume Benjamin Griveaux, titulaire effectif du porte-feuille et instigateur des "Rencontres du gouvernement" organisées jeudi.

La quasi-totalité des ministres seront en même temps en meeting, du Morbihan pour Benjamin Griveaux au Var pour Nicolas Hulot, en passant par Vichy (Gérald Darmanin), Toulouse (Elisabeth Borne), Rungis (Gérard Collomb) ou encore Pessan dans le Gers (Bruno Le Maire).

Pour participer à ces rencontres, les citoyens devaient s'inscrire sur Facebook ou auprès de la préfecture dans la limite des places disponibles, quelques centaines au maximum. Des petites villes, ou de taille moyenne, pour beaucoup dans des régions rurales, ont été ciblées, afin d'atteindre un public cajolé par l'opposition, notamment de droite, qui accuse l'exécutif de déconnexion avec ces territoires.

Sortir du "quotidien médiatique"

Le format est imposé: quelques minutes d'introduction puis un jeu de questions-réponses avec la salle. Cet exercice d'improvisation obligera certains - notamment les ministres de la société civile - à quitter leur zone de confort.

"Je constate que les gens ne posent pas forcément les questions du quotidien médiatique. Bien sûr il y a des interrogations sur la CSG, la taxe d'habitation, la SNCF, mais aussi beaucoup de sujets qui ne sont pas dans l'actualité brûlante, comme la fin de vie, le handicap, le service national, les problématiques du 4e âge", assure Benjamin Griveaux.

"L'objectif est que les ministres sortent de leur champ. Tout le monde est un peu dans son couloir, naturellement. Il faut mettre du liant" entre les différentes réformes, abonde un cadre de la majorité. Des notes ont donc été distribuées aux ministres pour "réviser" le bilan de cette première année.

"Tenir bon"

De son côté, et avant un déplacement à Strasbourg et Nancy vendredi, le Premier ministre s'exprimera à 19h30 dans le journal télévisé de France 3, afin de "s'adresser aux territoires" et évoquer "les réformes qui suscitent des interrogations", selon Matignon.

"Les Français voient notre volonté de transformer", veut-on croire dans l'entourage du Premier ministre, en notant qu'en "juin dernier, on nous a dit qu'il n'y aurait aucun état de grâce, que le rentrée serait terrible. À chaque étape on nous dit que ce sera dur. Mais l'essentiel des gens nous disent de tenir bon, de ne rien lâcher et on l'entend aussi."

Enfin, le parti La République en marche viendra en renfort en dévoilant jeudi un livret imprimé à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, distribué à partir de ce week-end "sur tout le territoire pour expliquer l'action du gouvernement".

Pas de débat

L'opposition aura l'occasion de faire entendre sa voix au grand public lors d'une Emission politique qui verra se succéder les dirigeants des cinq grands partis politiques, pour un premier bilan du quinquennat. D'autres composantes de l'opposition, du PCF à Debout la France en passant par Génération.s, s'indignent d'avoir été exclues de ce rendez-vous télévisuel.

Christophe Castaner représentera La République en marche, après avoir d'abord décliné, en contestant la formule de débat qui a finalement été abandonné. Avant lui, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Olivier Faure (Parti socialiste) feront valoir leurs vues. Laurent Wauquiez (Les Républicains) puis Marine Le Pen (Front national) fermeront le ban.

L.N. avec AFP