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Politique

La charge de Mélenchon contre Macron après l'invitation de Trump

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale.

Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Dans un billet paru sur son blog ce lundi, le député élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône a sèchement tancé la politique étrangère d'Emmanuel Macron et ses dernières déclarations par un biais historique.

On connaît le Jean-Luc Mélenchon tribun mais ce lundi, après un week-end diplomatique chargé pour le président de la République, c'est sa plume qui le démangeait. Dans un article paru sur son blog, le député élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône passe au crible la politique étrangère d'Emmanuel Macron ainsi que certaines de ses déclarations les plus récentes.

Sous le titre Jupiter déraille, Jean-Luc Mélenchon commence par moquer l'attitude du chef de l'Etat: "On croirait voir les effets d’une certaine ivresse des sommets! De voyages en réception, de discours en discours, le nouveau président dessine un étrange profil où il semble parler avec son miroir."

"Pourquoi inviter Trump?"

Le parlementaire en vient au chapitre international de son propos. Et visiblement, la présence de Donald Trump près du tombeau de Napoléon aux Invalides jeudi dernier ne lui a pas plu, et sur les Champs-Elysées ce vendredi, lors du défilé militaire du 14-Juillet, moins encore. "L’accueil réservé à Monsieur Trump était insupportablement carnavalesque. Le prétexte de la participation du gorille nord-américain sonnait si étrangement!" a attaqué l'élu. "Nous célébrions, paraît-il, l’entrée en guerre, en avril 1917, des États-Unis d’Amérique à nos côtés contre l’Allemagne. Combien se seront donné le mal de noter qu’avril 1917, pour une guerre commencée en août 1914 et qui finira en novembre 1918, c’est bien tard!"

Puis, Jean-Luc Mélenchon se lance dans le développement de ses griefs contre Donald Trump:

"Pourquoi inviter Trump? Comment oublier le crime contre l’humanité qu’il est en train de commettre avec son refus de l’accord de Paris sur le climat? Pourquoi l’inviter à passer en revue nos forces armées à l’heure où il organise des provocations guerrières dans tout l’est de l’Europe, en Pologne, en Ukraine, et sur toutes les façades extérieures de la Russie? Je mets en garde!"

Il poursuit: "Les Français n’ont jamais aimé servir ou honorer des maîtres qu’ils ne se sont pas choisis. Des millions d’entre eux ont ricané amèrement, certains ont manifesté, la plupart ont tourné le dos en grondant. Que voulait prouver Monsieur Macron de cette façon? Rien n’est clair." Jean-Luc Mélenchon tire alors la conclusion suivante: "Du coup, le seul sens qui vaille est celui que l’image propose: Trump et Macron partagent la même vision à propos des alliances et des guerres en Europe."

"Non, non, Vichy ce n'est pas la France!"

Le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle est resté sur sa lancée internationale. Il s'est ainsi indigné de l'invitation de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, aux commémorations de la rafle du Vel' d'Hiv': "L’invitation du chef du gouvernement d’extrême droite en Israël a suscité des haut-le-cœur de tous côtés pour les raisons politiques que l’on comprend sans difficulté quand on n’est pas d’extrême droite."

Mais le Premier ministre israélien n'est pas au centre des critiques de Jean-Luc Mélenchon. C'est bien davantage la manière dont Emmanuel Macron a dépeint les responsabilités du drame de l'été 1942 dans le décor du vélodrome parisien qui soulève son indignation: "Déclarer que la France est responsable de la rafle du Vel’ d’Hiv’ est là encore un franchissement de seuil d’une intensité maximale. (...) Dire que la France, en tant que peuple, en tant que nation est responsable de ce crime c’est admettre une définition essentialiste de notre pays totalement inacceptable."

Jean-Luc Mélenchon a bien noté que "des Français ont été personnellement responsables du crime", notamment dans "la police" ou au sein des "autorités". Mais il a ensuite contredit la vision du président de la République: "La France n’est rien d’autre que sa République. À cette époque, la République avait été abolie par la révolution nationale du maréchal Pétain. Dans cette vision de l’Histoire, la France, à cette époque, était à Londres avec le général De Gaulle et partout des Français combattaient l’occupant nazi. (...) Il n’est pas au pouvoir de Monsieur Macron d’assigner tous les Français à une identité de bourreau qui n’est pas la leur! Non, non, Vichy ce n’est pas la France!"

Robin Verner