Accord de Paris: pour justifier son retrait, Trump s'appuie sur une étude scientifique...et l'interprète mal

Donald Trump, le 2 juin 2017. - Brendan Smialowski - AFP
Il s'est attiré les foudres des scientifiques. Jeudi soir, en annonçant le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, conclu en décembre 2015 à l'issue de la COP21, Donald Trump s'est justifié en assurant que cet engagement s'était fait "sur le dos des travailleurs américains" et pouvait mettre à mal les emplois aux Etats-Unis et l'économie américaine.
Et pour appuyer son propos, le président américain a entrepris de s'appuyer sur une étude du Massachussetts Institute of Technology (MIT), un célèbre institut de recherche américain, spécialisé dans les domaines de la science, et considéré comme l'une des meilleures universités au monde, rapporte LCI.
Mauvaise interprétation
Donald Trump a voulu se servir de cette étude pour assurer que l'application de l'Accord de Paris par l'ensemble des pays signataires n'aurait qu'un effet extrêmement limité sur le réchauffement climatique.
"Même si l’accord de Paris est totalement appliqué, avec la participation la plus complète de toutes les nations, il est estimé que ça produirait une baisse de seulement 0.2 C° degré sur la température globale d’ici à 2100", a ainsi affirmé Donald Trump.
Problème: l'étude du MIT à laquelle il fait référence, datant d'avril 2016 et intitulée "A quel point l'accord de Paris fera une différence?", dit justement l'inverse, souligne l'agence Reuters, qui a pu consulter des documents de la Maison-Blanche faisant état de l'utilisation de cette étude. Cette dernière explique en effet que le réchauffement climatique pourrait au contraire être réduit de 0,6 à 1,1 degré, si tous les pays engagés dans l'Accord le respectent.
Le MIT réagit
Une erreur d'interprétation, qui a poussé l'un des auteurs de l'étude à réagir. "Nous ne soutenons absolument pas le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris", a ainsi fait savoir Erwan Monier, chercheur au MIT et co-auteur du texte en question.
Selon John Reilly, directeur de programme au MIT, les scientifiques de l'institut n'ont pas eu de contact avec la Maison-Blanche, et n'ont donc pas pu expliquer leurs travaux.