Hidalgo, Pécresse, Autain... Six femmes haussent le ton contre le sexisme en politique

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse. - AFP - -
Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Laurence Rossignol, Clémentine Autain Aurore Bergé et Sandrine Rousseau parlent d'une même voix ce dimanche. Dans une interview donnée au JDD, ces six femmes politiques de bords politiques différents témoignent du sexisme qui règne dans la sphère politique.
"La vie politique est un univers particulièrement machiste, entièrement conçu à partir des codes masculins de la prise de pouvoir et de la virilité", rapporte la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo en évoquant des expériences personnelles.
Ces six responsables politiques socialistes, Les Républicains, LaREM ou encore de la France Insoumise, le reconnaissent toutes: l'affaire Weinstein et les mouvements Metoo et Balance ton porc d'octobre dernier ont changé la donne.
"Les femmes osent davantage parler, dénoncer, exiger leur juste place", se réjouit par exemple la député LFI Clémentine Autain. "Les hommes politiques se sont beaucoup interrogés sur leurs pratiques personnelles" depuis. "Si la donne a changé en politique aujourd'hui, c'est parce que l'Assemblée nationale est composée à 40% de femmes", affirme pour sa part la députée En marche Aurore Bergé.
"Nous restons des êtres de seconde zone"
A droite, du côté des Républicains, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse soutient néanmoins que le combat est loin d'être gagné, même si elle dit s'inquiéter des "anticorps violent" qu'ont pu provoquer le mouvement Metoo et ne veut pas cliver la société.
"La lutte contre le harcèlement des femmes au jour le jour, ce sont des 'batailles' que l'on doit inlassablement mener (...) "Sans les hommes, leur prise de conscience des enjeux, leur appui, nous n'aurons aucune chance de changer durablement les choses!".
Aucun homme politique français n'a été inquiété ni condamné pour ses agissements", regrette aussi Sandrine Rousseau qui avait accusé le député écologiste Denis Baubin de harcèlement sexuel. Une affaire classée sans suite en 2017. Elle avait alors quitté la direction d'EELV pour se consacrer à la lutte contre les violences sexuelles.
Dans l'interview donnée au Journal du Dimanche, la député insoumise Clémentine Autain regrette également qu'en politique, un nombre moins important de femmes ne parvienne aux postes à responsabilité.
"On pense aux femmes pour la photo et l'exigence de parité, mais nous restons des êtres de seconde zone" s'indigne-t-elle.
"Si ceux qui votent la loi ne sont pas capables d'avoir un comportement normal quel que soit le sexe, comment peuvent-ils être ensuite crédibles pour prendre des mesures luttant contre le harcèlement de rue, les inégalités salariales?" s'interroge enfin Aurore Bergé.
Pas plus tard que mardi dernier, la secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa avait qualifié de "sexisme ordinaire" l'habitude d'appeler une femme politique par son prénom, comme l'a fait Bruno Le Maire avec la nouvelle secrétaire d'État à l'Économie Delphine Gény-Stéphann.