"Qui peut le nier?": le ministre de l'Action publique Laurent Marcangeli évoque "une barbarisation de la société"

Laurent Marcangeli, ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification - Image d'illustration - Ludovic MARIN / AFP
Des propos forts. Dans une interview accordée au Journal du dimanche du 16 février 2025, Laurent Marcangeli, ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, a évoqué "une barbarisation de la société," qui selon lui trouve son illustration dans les violences que subissent les agents publics dans l’exercice de leurs fonctions.
"La société française est de plus en plus violente. (...) Qui peut raisonnablement le nier? À part quelques privilégiés hors-sol, chacun le mesure. Je partage ce constat avec plusieurs de mes collègues au gouvernement comme Gérald Darmanin et Bruno Retailleau", insiste-t-il.
Meilleur accompagnement
Afin de lutter contre l'état de fait qu'il présente et qui lui "glace parfois le sang", le ministre assure soutenir la proposition de loi parlementaire déposée par la députée du Nord Violette Spillebout "qui va permettre aux employeurs, collectivités territoriales, hôpitaux et établissements scolaires de porter plainte au nom de l'agent exposé."
Cette loi devrait également permettre "de l'accompagner, ainsi que ses ayants droit, sa famille et son concubin. L'État va doter les employeurs des moyens permettant de les défendre", promet-il.
Comme l'indique France Bleu, selon les chiffres du gouvernement, en 2021, 35.000 signalements de violences contre des fonctionnaires ont été recensés au niveau national. La plupart du temps, aucune plainte n'est déposée.
De plus, comme il l'a fait du temps où il était maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli assure souhaiter "la généralisation" de l'armement de la police municipale "pour protéger les agents municipaux qui sont en première ligne et pour protéger nos administrés."
"Ensauvagement" pour Retailleau
Laurent Marcangeli n'est pas le seul membre du gouvernement à évoquer la violence au sein de la société française.
Dans les colonnes du Parisien, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a été interrogé sur les récents événements dont la mort de Louise ou encore la grenade lancée dans un bar de Grenoble. Celui-ci évoque des "faits de société" plutôt que des "faits divers."
"Ça en dit beaucoup sur notre société, de cet ensauvagement, de cette décivilisation. Cela signifie que notre société est profondément ébranlée par une idéologie de la déconstruction qui refuse l'autorité", conclut-il.