BFMTV
Police-Justice

Attaque à la grenade à Grenoble: l'avocat du patron du bar visé affirme que son client est "sidéré"

Des policiers montent la garde le 12 févier 2025 devant le bar Aksehir de Grenoble où une grenade a été lancée la veille.

Des policiers montent la garde le 12 févier 2025 devant le bar Aksehir de Grenoble où une grenade a été lancée la veille. - Maxime GRUSS / AFP

Une grenade lancée depuis l'extérieur dans un bar associatif de Grenoble mercredi dernier a fait 15 blessés, dont six graves. Trois jours après les faits, le suspect reste introuvable et ses motivations inconnues. L'avocat du patron du bar affirme sur BFMTV n'avoir "aucune idée" du motif de l'attaque.

Trois jours après l'explosion d'une grenade dans un bar associatif d'un quartier populaire de Grenoble, le choc et l'incompréhension demeurent. L'homme responsable du jet de l'engin l'explosif qui a fait 15 blessés dont six graves est toujours recherché par les autorités et les motivations qui l'ont poussé à semer le chaos dans ce petit local demeurent inconnues.

Le patron du bar n'a "aucune idée" de ce qui a conduit le suspect à agir de la sorte, a affirmé son avocat sur BFMTV ce samedi 15 février.

"Un phénomène de mort imminente"

L'homme âgé de 56 se trouvait dans le local lorsque la grenade a explosé. Blessé aux jambes, il a pu sortir de l'hôpital. "Il est sidéré au plan psychologique. Il a eu un phénomène de mort imminente au regard de la violence de l'explosion qu'il a subie. (...) Les séquelles sont principalement psychologiques", a expliqué sur notre antenne Me David Metaxas.

"Tout le monde savait qu'il était président de ce bar associatif, ce sont des amis qui se réunissent", précise-t-il.

Le bar était connu pour abriter un petit trafic de cigarettes de contrebande et allait faire l'objet d'une fermeture administrative qui n'avait pas encore été annoncée. Le fils du patron, qui avait quitté le bar dix minutes avant que la grenade y soit lancée, a été brièvement placé en garde à vue car il transportait des paquets de contrebande. Le bar n'abritait que "quelques dizaines paquets de cigarettes" selon l'avocat. Rien qui ne puisse a priori selon ce dernier expliquer une attaque d'une telle violence.

Une vengeance personnelle?

Le fils du patron a été condamné pour avoir participé en 2012 avec une dizaine d'autres personnes au meurtre de deux jeunes hommes à Échirolles, commune de la banlieue de Grenoble. Il s'agissait de rivalités interpersonnelles sans relation avec un trafic quelconque.

Me David Metexas, qui défendait un des accusés au procès dans cette affaire, écarte la possibilité d'un règlement de comptes lié à ces meurtres: "Je n'ai pas vu que les familles des parties civiles étaient dans des volontés de représailles".

Sans suspect ni mobile, c'est donc un grand flou qui surplombe cette affaire. Une enquête a été ouverte. En déplacement à Grenoble vendredi, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a précisé que le modèle grenade utilisé, composé de 3.000 petites billes, est fait "plutôt pour blesser que pour tuer".

Ce samedi, le maire de Grenoble Éric Piolle (Écologistes) a parlé de "décérébrés" qui "tirent à n'importe quelle heure du jour et de la nuit", en lien avec un accroissement de la violence dans l'agglomération grenobloise sur fond de trafics divers et vengeances personnelles.

Glenn Gillet