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Police-Justice

Attaque à la grenade à Grenoble: Retailleau considère que "toutes les limites sont dépassées"

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En déplacement à Grenoble, le ministre de l'Intérieur a promis de retrouver l'auteur de cet acte "inacceptable".

"Totalement inacceptable". Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a jugé ce vendredi 14 février lors d'un déplacement à Grenoble que "toutes les limites sont dépassées" après qu'un bar de la ville a fait l'objet d'une attaque à la grenade faisant une quinzaine de blessés.

"On est sur une opération criminelle inédite puisque l'on a utilisé des techniques de guerre. Une grenade très spécifique qui a un double effet avec 3.000 petites billes, faite d'ailleurs plutôt pour blesser que pour tuer", a-t-il déclaré devant des journalistes. Tout en précisant que "15 personnes ont été hospitalisées" et que 6 étaient toujours blessées "très grièvement" jeudi.

L'explosion de la grenade est survenue ce mardi vers 20h15 dans le quartier du Village olympique, classé prioritaire de la politique de la ville et situé dans le sud de Grenoble. Pour l'instant, la piste terroriste est écartée.

"Nous retrouverons l'auteur"

Le suspect de cette attaque est toujours recherché. Selon le procureur François Touret de Coucy, un homme armé d'un fusil d'assaut de type kalachnikov et cagoulé est entré dans le bar grenoblois, où se trouvaient de nombreux clients, sans dire un mot. Il a jeté la grenade avant de prendre la fuite à pied.

"Nous retrouverons" l'auteur, a promis Bruno Retailleau, espérant que celui-ci et ses éventuels complices seront "châtiés à la juste mesure" et précisant que "20 enquêteurs sont dédiés à cette opération", après un "renfort" de l'"unité nationale".

Par ailleurs, l'établissement touché par cette attaque faisait l'objet d'une "procédure" d'un "CODAF" (Comité opérationnel départemental anti-fraude), a indiqué Bruno Retailleau. Après des "recherches" et des "investigations", "un certain nombre de trafics avait pu être décelé", d'après le ministre. En conséquence ce bar était "sous le coup d'une fermeture qui n'avait pas encore été annoncée."

Ce déplacement du patron de la place Beauvau était prévu avant ces événements. L'intéressé a ainsi rappelé qu'il venait dans l'Isère pour présenter "notre stratégie contre la criminalité organisée, contre le narcotrafic". Il a échangé ce vendredi matin avec le maire grenoblois, Éric Piolle (Les Écologistes), qui l'attendait de pied ferme pour une "discussion franche".

Accusé par ses adversaires de "laxisme" dans sa politique sécuritaire, Éric Piolle a rappelé ce jeudi lors d'un point presse que contrairement à ce qu'affirme "une espèce de rumeur publique", Grenoble compte 120 caméras de surveillance, soit "6 par km²"; et que sa police municipale est équipée "d'armements adaptés à ses missions", avec des bâtons télescopiques, des bombes lacrymogènes et des pistolets à impulsion électrique.

Baptiste Farge