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Gouvernement

Proportionnelle: François Bayrou va engager une "consultation" à partir du 28 avril

Le Premier ministre, François Bayrou, à Matignon le 23 décembre 2024

Le Premier ministre, François Bayrou, à Matignon le 23 décembre 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Une consultation avec les partis et les groupes parlementaires va débuter le 28 avril sur l'introduction d'une proportionnelle. Avant Matignon, le Premier ministre avait dit y être favorable pour les législatives.

François Bayrou va engager à partir du 28 avril une "consultation" avec les partis et les groupes parlementaires sur la proportionnelle, qu'il souhaite voir adoptée pour l'élection des députés, a indiqué ce dimanche 20 avril le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola.

"Le Premier ministre souhaite aller vers la proportionnelle aux législatives. À la rentrée du 28 avril, il engagera une consultation de tous les partis, avec les groupes parlementaires", a déclaré Patrick Mignola dans un entretien au Journal du dimanche.

"Tout le monde ou presque est d'accord sur le principe: il faut plus de proportionnelle. Reste à déterminer la forme: régionale? Départementale? Mixte? Nous aurons ce débat", ajoute ce proche de François Bayrou, qui laisse entendre que cette réforme pourrait être examinée à l'automne.

Une réforme évoquée en 2018, avant d'être abandonnée

Le chef du gouvernement est un défenseur historique du mode de scrutin proportionnel pour l'Assemblée nationale. Depuis l'instauration de la Ve République, et à l'exception des législatives de 1986, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

En 2018, le président de la République Emmanuel Macron avait souhaité l'instauration d'un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, mais la réforme avait été abandonnée.

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet est favorable à la proportionnelle dans les départements comptant au moins 11 députés. Avant d'accéder à Matignon, François Bayrou penchait, lui, pour une proportionnelle dans l'ensemble des départements.

De nombreux partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin. À droite, Les Républicains (LR) et Horizons y sont opposés. Le RN revendique également la proportionnelle, mais avec l'établissement d'une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête.

Une possible "session extraordinaire"

Par ailleurs, Patrick Mignola a indiqué au JDD que le choix d'ouvrir ou non une session extraordinaire au Parlement n'était "pas encore arbitré", évoquant "deux options", une session en juillet ou une en septembre.

"Ouvrir une session extraordinaire, c'est aussi une opportunité, pour certains, de replonger le pays dans l'instabilité. Cela dit, la peur n'éloigne pas le danger", a observé le ministre, en allusion à un possible dépôt d'une motion de censure.

Vendredi, Yaël Braun-Pivet a dit souhaiter une session extraordinaire "en juillet et probablement au mois de septembre" pour parachever l'adoption des textes en cours d'examen.

"Je ne me résous pas à avoir un Parlement qui tourne au ralenti", a-t-elle insisté, alors que l'exécutif ne semblait pas envisager cette prolongation des travaux.

J.D. avec AFP