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Gouvernement

"Pourquoi pas essayer la gauche?": Agnès Pannier-Runacher ouverte à une alliance dans le futur gouvernement

La ministre de la Transition écologique du gouvernement démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher appelle à "essayer la gauche" dans le futur gouvernement.

La ministre de la Transition écologique du gouvernement démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher appelle à "essayer la gauche" dans le futur gouvernement. - Ludovic MARIN / AFP

La ministre démissionnaire de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher appelle à "essayer la gauche" comme allié du futur gouvernement. Elle évoque "quelques points" d’accord qui pourraient permettre "d’avancer ensemble", après avoir "essayé la droite et le centre".

"On a essayé la droite, on a essayé le centre, alors pourquoi pas essayer la gauche?" Alors qu’un nouveau Premier ministre devrait être nommé "dans les 48 heures", selon les propos de Sébastien Lecornu, la ministre démissionnaire de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est exprimée ce jeudi 9 octobre sur Ici Nord, en appelant à une ouverture vers la gauche.

"Si on veut donner de la stabilité au pays, il faut s’accorder sur quelques points, et il y en a beaucoup en réalité, qui nous permettent, avec la gauche, d’avancer. Ça ne veut pas dire que le Parti socialiste n’est pas un parti d’opposition (…), mais on sait, on doit savoir trouver un chemin", explique-t-elle, revendiquant son appartenance à l’aile gauche de Renaissance.

Selon elle, l’échec de la coalition de gauche NFP (Nouveau Front Populaire) à s’imposer au gouvernement après la dissolution de l'Assemblée en 2024 s’expliquerait par leur refus de compromis et leur volonté d’appliquer coûte que coûte "leur programme". "Ce qui n’est pas possible quand on a seulement 30%" , insiste-t-elle.

Un budget à adopter et une réforme à repenser

À l’instar du Premier ministre démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher rappelle la nécessité "de donner un budget à la France" pour l’année 2026, qui doit être déposé d’ici le lundi 13 octobre, et "d’avoir un Premier ministre qui soit au travail".

Interrogée sur l’avenir de la réforme des retraites— adoptée sous Elisabeth Borne, qui s’est récemment dite ouverte à une révision— la ministre met en avant une proposition défendue par la CFDT, un syndicat qu’elle qualifie de "très constructif dans cette période" malgré son opposition à la réforme initiale.

"Plutôt que de continuer à demander aux salariés de faire un trimestre de plus chaque année avant de partir à la retraite, en 2026, on suspend: on fait le même nombre de trimestres qu’en 2025. Et puis en 2027, il y a les élections présidentielles. Ce seront ceux qui arriveront au pouvoir qui pourront prendre des décisions: soit maintenir la réforme, soit la poursuivre, soit éventuellement l’abroger", développe-t-elle.

"Pas question d’abrogation"

Si la suspension de la réforme est envisagée, son abrogation, elle, est catégoriquement exclue par la ministre démissionnaire. Elle défend fermement un texte qui, selon elle, "a permis d’augmenter la retraite de plus de 1,5 million de Français".

"Il n’est donc pas question d’une abrogation. Je ne sais pas dire les yeux dans les yeux à un retraité qui a aujourd’hui 50 euros de plus dans sa pension qu’on va revenir en arrière", tranche-t-elle.

Et de conclure: "Cette réforme, c’est plus de retraite pour beaucoup de femmes, et plus de retraite pour celles qui ont eu des carrières hachées et pas continues."

Alexandre Simoes