"Pas tolérable": Bruno Retailleau tance le député LFI Andy Kerbrat contrôlé avec de la drogue

Bruno Retailleau à la préfecture de Paris le 15 octobre 2024 - Bertrand GUAY / AFP
Un contrôle de police qui fait réagir le locataire de la place Beauvau. Le député insoumis Andry Kerbrat a été pris en flagrant délit de possession de drogue le 17 octobre dernier. Dans un communiqué de presse, l'élu de Loire-Atlantique annonce avoir "entamé un protocole de soins" et se tenir "à la disposition de la justice".
"Alors que le narcobanditisme s’installe en France avec son cortège de violences, il n'est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer de rue", tance Bruno Retailleau sur X (anciennement Twitter).
"En tirer les conséquences"
"Un député a un devoir d’exemplarité. Monsieur Andy Kerbrat doit tirer les conséquences de ses actes", juge encore le ministre de l'Intérieur qui a déclaré ces dernières semaines vouloir "faire la guerre" au "narcoterrorisme".
Ces dernières semaines, plusieurs faits divers directement liés au trafic de drogue ont émaillé l'actualité, de la mort d'un chauffeur de VTC tué froidement par un tueur à gage d'une balle dans la nuque à Marseille à l'incendie devant un commissariat de Cavaillon, après l'arrestation de plusieurs trafiquants.
Selon des informations de Valeurs actuelles qui a révélé l'affaire, Andy Kerbrat était en possession de 1,35 gramme de 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor en France, souvent utilisé dans le cadre du chemsex, qui mêle prise de stupéfiants et rapports sexuels.
"Continuer à mener le combat" contre les addictions
"Face à des problèmes personnels et des fragilités psychologiques, j'ai pu consommer des drogues de synthèse", avance le député dans un texte publié sur les réseaux sociaux.
"Au-delà de ma personne, l'addiction est un problème de santé publique et droit être traitée comme tel. Je porte ce combat depuis longtemps auprès d'autres victimes et doit être traitée comme tel. Je porte ce combat depuis longtemps", écrit encore Andy Kerbrat qui "continuera à le mener".
L'élu insoumis avait signé une pétition lancée à l'initiative de Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la ville de Paris, qui appelait à "des mesures urgentes et spécifique" de santé publique pour répondre à "l'expansion dangereuse" du chemsex.
L'hypothèse d'une démission ne semble donc pas sur la table. Plusieurs personnalités de gauche, comme Sandrine Rousseau, ont d'ailleurs apporté leur soutien au parlementaire âgé de 34 ans.
"Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soin"
"La consommation de drogue et l’addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d’accompagnement. Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soin. Reviens-nous en forme", a écrit la députée de Paris.
Même son de cloche pour l'élue insoumise Sophia Chikirou qui juge que "dans ce monde brutal, il peut compter sur notre soutien". "Les addictions sont un fléau social et sanitaire, pas une tare", écrit cette très proche de Jean-Luc Mélenchon sur X.
"Il doit se démettre de son mandat"
"Consommer de la drogue ce n’est pas seulement détruire sa santé, c’est également nourrir des réseaux criminels", dénonce de son côté la secrétaire d'État Laurence Garnier.
"Par respect pour les Nantais qui lui ont accordé leur confiance et consacrer toute son énergie à sa nécessaire guérison, il doit se démettre de son mandat", avance encore l'ancienne sénatrice proche de Bruno Retailleau, et ex voisine de circonscription d'Andy Kerbrat.
Quant au député du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, il ironise, demandant pourquoi le député "ne s'est-il pas fourni chez son collègue Louis Boyard", faisant référence au fait que ce dernier avait reconnu en 2021 avoir vendu du cannabis lorsqu'il était plus jeune pour financer ses études.
La 3-MMC est en plein essor en France, notamment dans les milieux festifs, prise comme une cocaïne à moitié prix. Selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives, cette molécule se présente principalement sous forme de poudre dont les propriétés sont similaires aux amphétamines.