Suspects, dégâts... Ce que l'on sait de l'incendie au commissariat de Cavaillon

Plusieurs voitures ont été incendiées dans la nuit de mardi à mercredi devant le commissariat de Cavaillon, dans le Vaucluse, nécessitant l'évacuation du bâtiment.
Une enquête a été ouverte pour retrouver les personnes à l'origine de cet incident qui, selon les autorités, pourrait être lié à la lutte contre le narcotrafic sur ce territoire.
• Le commissariat évacué
Les faits se sont déroulés vers 5 heures du matin, devant le commissariat de Cavaillon. Quatre véhicules de police, dont un banalisé, ont été incendiés devant l'édifice et le feu s'est propagé sur la façade.
À l'intérieur du commissariat se trouvaient trois policiers et cinq personnes dont la garde à vue était en cours. Le commissariat a été évacué et les gardés à vue transférés à Avignon. En fin de journée mercredi, il était "entièrement opérationnel", selon le préfet du Vaucluse, Thierry Suquet.
"La façade du commissariat a été endommagée et l'immeuble enfumé, néanmoins les dégâts à l'intérieur sont relativement mineurs", a fait savoir la préfecture du Vaucluse dans un communiqué ce mercredi. Un commerce attenant a aussi été touché et une famille "a dû évacuer son domicile du fait des fumées, mais a pu le réintégrer dans la matinée", a ajouté la préfecture. L'incident n'a pas fait de blessés.
• Un lien avec le narcotrafic?
Dans son communiqué, le préfet du Vaucluse a souligné que "cet événement survient alors que la police mène en ce moment des actions particulièrement offensives à l'encontre du trafic de stupéfiants". Emmanuel Desjars de Keranrouë, directeur interdépartemental de la police nationale du Vaucluse, a aussi estimé qu'il s'agit "certainement" de "représailles à toutes les actions de police qui ont été menées ces dernières semaines sur Cavaillon", notamment une opération "place nette".
Ces opérations contre le trafic de stupéfiants ont donné lieu à 25 interpellations et à la saisie de 6 kilos de cocaïne et 15 kilos de cannabis depuis début septembre, selon la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a aussi affirmé dans un communiqué que "l’attaque du commissariat de Cavaillon est une nouvelle illustration de la dérive à laquelle notre pays est confronté". "Il y a quelques jours, une vaste opération antidrogue avait permis de démanteler un réseau de trafiquants et c’est cette opération qui semble être à l’origine des événements de la nuit dernière", a déclaré le ministre, qui a promis d'"intensifier la lutte contre le narcobanditisme".
"À l'heure actuelle, aucune piste n'est privilégiée et aucune piste n'est exclue", a nuancé la procureure de la République d'Avignon, Florence Galtier. Aucun suspect n'avait été interpellé mercredi en fin de journée, a-t-elle précisé.
• Une enquête ouverte
Le préfet a déclaré avoir demandé le déploiement d'une "unité de forces mobiles", "dès ce soir et pour les prochains jours à Cavaillon, pour renforcer l'action de sécurisation de la police". Bruno Retailleau a aussi annoncé l'envoi de la CRS 81 à Cavaillon "dès ce soir". La CRS 81 fait partie des compagnies de CRS "nouvelle génération" spécialisées dans la lutte contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants.
Le parquet d'Avignon a fait savoir à BFMTV qu'une enquête a été ouverte pour "destruction, détérioration ou dégradation du bien par moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique de son propriétaire ou utilisateur". L’enquête a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) d’Avignon. La peine encourue pour ce crime est de 20 ans de prison et 150.000 euros d'amende.