Nouveau gouvernement: Éric Ciotti, allié du RN, propose à Bruno Retailleau un "renversement d'alliance à droite"

Le président du groupe parlementaire UDR Éric Ciotti lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. - GEOFFROY VAN DER HASSELT
L'ex-président des Républicains Éric Ciotti, rallié à Marine Le Pen, a proposé ce mardi 14 octobre à son successeur Bruno Retailleau "une rencontre pour poser les bases d'un renversement d'alliance à droite avec le RN".
"Otages du Parti socialiste, les députés LR signent un pacte avec le diable", a écrit Éric Ciotti sur X, utilisant les mêmes termes que Bruno Retailleau qui venait d'accuser le gouvernement Lecornu d'être "l'otage des socialistes" après avoir décidé de suspendre la réforme des retraites.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé mardi dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale qu'il proposerait une suspension de la réforme des retraites de 2023, ce qui a convaincu les socialistes de ne pas voter la censure dans les prochains jours, éloignant ainsi le risque d'une chute du gouvernement.
Une direction "qui nous entraîne droit dans le mur"
Bruno Retailleau se trouve actuellement en porte-à-faux avec les députés de son parti, menés par Laurent Wauquiez, qui ont choisi de ne pas censurer le gouvernement.
"Le cartel des démagogues qui ont toujours combattu la réforme des retraites, composé de la gauche et du Rassemblement national, fait prendre au gouvernement une direction qui nous entraîne droit dans le mur de la crise financière", a déploré l'ancien ministre de l'Intérieur dans un communiqué.
"L'absence de toute mesure pour réduire l'immigration annonce, en creux, l'abandon d'une politique de fermeté que réclame pourtant une écrasante majorité de Français et que met en place la quasi-totalité des pays européens", a-t-il déploré.
"Pour éviter la censure, le gouvernement fait payer aux Français un prix considérable", a regretté le patron des Républicains dont les députés ne devraient pas voter la censure du gouvernement qui comprend six ministres issus de LR qui ont bravé la décision du parti de ne pas participer à l'exécutif.
François-Xavier Bellamy "pour la censure"
Pour sa part, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, vice-président de LR et proche de Bruno Retailleau, est allé plus loin dans une tribune publiée sur le site du Figaro dans laquelle il a appelé à voter la censure.
"Je ne suis pas député à l'Assemblée nationale, mais si je l'étais aujourd'hui, je voterais pour la censure", a-t-il écrit.
À l'inverse, Laurent Wauquiez, le patron de la cinquantaine de députés de droite, a donné une consigne de vote inverse à son groupe, expliquant que si le gouvernement de Sébastien Lecornu venait à tomber il y aurait une "dissolution et pas de budget".
"Nous ne ferons pas partie des extrêmes qui font tomber les Premiers ministres", a-t-il affirmé devant l'Assemblée, en contradiction avec la direction du parti.