"Nous nous dirigeons tout droit vers la censure": l'avertissement d'Olivier Faure contre Sébastien Lecornu

Olivier Faure aux Rencontres de la gauche à Bram, le 27 septembre 2025 - LUDO CHARLES / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le futur gouvernement de Sébastien Lecornu déjà menacé d'une censure. Dans un entretien accordé au Parisien, samdi 4 octobre, Olivier Faure a affirmé que "nous nous dirigeons tout droit vers la censure" du gouvernement si "la donne ne change pas". Le premier secrétaire du Parti socialiste se dit également prêt à "assumer" devant les Français l'hypothèse d'une dissolution.
"Nous sommes prêts à prendre une décision simple, qui est celle de la censure au péril d'une dissolution qui n'est pas souhaitée par les Français, mais que nous sommes prêts à assumer devant eux", indique le chef du PS, qui attend du Premier ministre Sébastien Lecornu qu'il revoie d'ici mardi sa copie budgétaire, considérée comme "un copier-coller de celle de François Bayrou".
Sébastien Lecornu peut "débloquer la situation"
Alors que Sébastien Lecornu a semblé faire des gestes en direction de la gauche en envisageant la création d'une taxe sur les holdings familiales, Olivier Faure a dénoncé "un simple jeu d'écriture", "un jeu de bonneteau", épinglant plusieurs pistes d'économies, comme celles sur les franchises médicales.
Le nouveau Premier ministre a également satisfait vendredi une revendication du PS en disant renoncer à l'utilisation du 49.3, qui permet l'adoption d'une loi sans vote. Un pas qu'Olivier Faure "ne méprise pas" mais qu'il juge insuffisant: "puisque le 49-3 est désormais considéré comme une anomalie démocratique, cela suppose que l'on puisse revenir sur une réforme qui n'a été adoptée que grâce au 49.3", à savoir la réforme Borne des retraites de 2023.
"Le Premier ministre a le pouvoir de débloquer la situation en rendant possible ce débat sur l'abrogation ou le maintien de la réforme Borne. S'il entend réhabiliter le Parlement, se placer sous sa tutelle, qu'il en apporte la démonstration", a encore plaidé M. Faure.