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"Ni un mouvement politique, ni une idéologie": Bruno Retailleau estime que le macronisme "alimente l'impuissance"

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau le 2 juin 2025 à Matignon

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau le 2 juin 2025 à Matignon - Thibaud MORITZ / AFP

Le ministre de l'Intérieur assure ce mardi que sa présence dans le gouvernement "n'est pas une adhésion au macronisme", mais est animée par "l'intérêt général" et son refus que "la gauche mélenchonisée (accède) au pouvoir".

Le patron des Républicains et ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui doit être reçu ce jeudi par Emmanuel Macron, considère dans Valeurs Actuelles que le macronisme n'est "ni un mouvement politique, ni une idéologie" et "alimente l'impuissance".

"Le macronisme s'achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement" parce qu'il "n'est ni un mouvement politique, ni une idéologie: il repose essentiellement sur un homme", affirme à l'hebdomadaire ultra-conservateur Bruno Retailleau, qui doit rencontrer jeudi à l'Élysée le président de la République.

"Je ne crois pas au 'en même temps'", postulat d'Emmanuel Macron qui revendique d'être à la fois de droite et de gauche, "car il alimente l'impuissance", ajoute le président de LR dans cet entretien mis en ligne ce mardi 22 juillet.

Le ministre assure que sa présence dans la coalition gouvernementale de la droite et du centre "n'est pas une adhésion au macronisme", mais est animée par "l'intérêt général" et son refus que "la gauche mélenchonisée (accède) au pouvoir".

Une "droite utile, mais pas docile"

Bruno Retailleau affirme représenter une "droite utile, mais pas docile" qui participe au gouvernement de François Bayrou non pas "pour faire de la figuration" mais "pour peser de tout le poids de (ses) convictions de droite".

Un proche du ministre de l'Intérieur explique à BFMTV que Bruno Retailleau "a le mérite de dire ce qu’il pense quand beaucoup de macronistes à commencer par le parti Renaissance ont choisi la cancel politique sournoise".

"Ils effacent Emmanuel Macron des tracts et affiches, du nom du mouvement de jeunes, et ne viennent jamais en soutien de ses interventions", constate-t-il.

Ce proche juge que "c’est un peu facile de s’habiller en garant de l’héritage macroniste quand on passe son temps à préparer à vivre sans lui".

De son côté, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a dénoncé ses propos, indiquant sur X que "le macronisme est une idéologie ET un parti politique".

"Tenter de diviser le socle commun, c’est affaiblir les remparts contre les extrêmes! Agir ensemble exige du respect mutuel", a-t-elle ajouté.

Au cours de cet entretien, Bruno Retailleau s'est également attaqué à La France insoumise qui, selon lui, est "la pire menace politique" par rapport au Rassemblement national. Dans la perspective des élections municipales dans un an, il appelle à "assumer un cordon sanitaire" contre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et estime que la droite devra être "au coeur d'un bataillon de choc le plus élargi possible".

Les ministres "doivent s'occuper des politiques qu'ils conduisent"

À propos du président du RN Jordan Bardella, qui pourrait être candidat à l'Élysée si Marine Le Pen était jugée en appel inéligible, il se demande si les Français "consentiront" à "donner leur confiance à un candidat inexpérimenté".

Emmanuel Macron avait rappelé à l'ordre François Bayrou mais aussi Bruno Retailleau quand ce dernier s'était prononcé pour la fin des aides aux énergies renouvelables, provoquant la colère de sa collègue Renaissance de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Les ministres "doivent s'occuper des politiques qu'ils conduisent", avait affirmé début juillet le chef de l'État, en appelant le Premier ministre à "discipliner la parole" de son gouvernement.

Ilyana Hamiti et Lola Baille avec AFP