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Dégenrer la devise du Panthéon? Élisabeth Borne estime qu'il faut "ouvrir le débat"

Cette photographie prise le 7 novembre 2023 montre la façade du Panthéon conçue par l'architecte français Jacques-Germain Soufflot, à Paris.

Cette photographie prise le 7 novembre 2023 montre la façade du Panthéon conçue par l'architecte français Jacques-Germain Soufflot, à Paris. - MIGUEL MEDINA / AFP

Venue présenter les grandes lignes de la rentrée scolaire qui aura lieu le 1er septembre prochain, la ministre de l’Éducation nationale s'est dite favorable à l'inclusion des femmes dans la devise du Panthéon: "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante".

"Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". Faut-il dégenrer la célèbre devise inscrite sur le fronton du Panthéon? Pour Élisabeth Borne, c'est une question qui mérite d'être débattue.

Lors de sa conférence presse consacrée aux grands axes de la rentrée scolaire, ce mercredi 27 août, la ministre de l'Éducation nationale a suggéré qu'une formule moins genrée pourrait désormais avoir sa place sur la façade de l'édifice à la place de l'inscription vieille de deux siècles.

"Parce que la politique est aussi affaire de symboles, nous devons ouvrir le débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon", estime la ministre.

Une meilleure représentation des femmes

De cette façon, Élisabeth Borne espère inscrire une meilleure représentation des femmes dans ce sanctuaire qui honore les mémoires des grands noms de la Nation.

"Cette devise doit reconnaître explicitement la place de Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Simone Veil, Joséphine Baker, et de toutes celles qui les suivront", déclare la ministre.

Si l'édifice accueille depuis le commencement les grands hommes qui ont marqué l'Histoire de la France, l'entrée des femmes au Panthéon est quant à elle très récente. C'est Marie Curie, pionnière habituelle, qui fut la première grande femme à bénéficier de la reconnaissance de la patrie, en 1995.

Questionné sur le sujet sur BFMTV-RMC ce jeudi 28 août, le député RN de Moselle Laurent Jacobelli a fustigé des "âneries".

Sortir d'un "cercle vicieux"

Cette annonce de la ministre s'inscrit dans une ambition plus large du ministère de l'Éducation nationale, qui souhaite encourager les jeunes filles à se lancer dans les filières scientifiques, quand elles "se heurtent" encore trop souvent "à des stéréotypes et finissent par renoncer à des carrières qui devraient leur être pleinement ouvertes".

"Nous pouvons ouvrir toutes les portes des filières scientifiques aux jeunes filles, mais si en levant les yeux, elles ne voient pas la société reconnaître pleinement leur place dans son Histoire, alors nous envoyons un message contradictoire", a défendu Élisabeth Borne.

Pour sortir de ce "cercle vicieux", la ministre de l'Éducation nationale a annoncé le lancement du "plan Filles et Maths", ainsi que l’ouverture de 60 nouvelles classes à horaires aménagées maths et sciences pouvant accueillir "au minimum 50 % de filles".

Orlane Edouard