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"Le scrutin va être à lire à la loupe": le socle commun se compte et se teste pour le vote de confiance

L'Assemblée nationale le 21 mai 2025. (Photo d'illustration)

L'Assemblée nationale le 21 mai 2025. (Photo d'illustration) - Thibaud MORITZ/AFP

Au sein du socle commun, tous les regards sont tournés notamment vers Les Républicains, divisés sur la ligne à tenir face au vote de confiance décidé par François Bayrou. Une attention particulière sera aussi portée ce lundi sur d'éventuelles abstentions chez les députés PS.

Sans se faire d'illusions sur le dénouement du vote de confiance ce lundi 8 septembre, le gouvernement comme l'Élysée guetteront de près le détail des voix, député par député. Et notamment, la répartition des voix au sein du "socle commun", qui regroupe Renaissance, le Modem, Horizons et Les Républicains, représentés au sein du gouvernement. "Le premier enjeu, c’est de préserver l’unité du socle commun", affirme un proche d'Emmanuel Macron à BFMTV.

Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15 heures, François Bayrou est monté à la tribune de l'Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement, comme il l'a décidé il y a deux semaines. L'issue fait peu de doutes, la gauche et l'extrême droite ayant annoncé qu'ils ne voteraient pas la confiance.

Les Républicains divisés

Au sein du socle commun, tous les regards sont tournés vers Les Républicains, divisés depuis deux semaines sur la ligne à tenir face à ce vote de confiance. Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a donné une "liberté de vote" à son groupe. En contradiction avec l'appel du patron du parti, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, à soutenir le gouvernement Bayrou.

"Évidemment que la proportion de députés LR qui votera ou non la confiance sera un facteur important pour la suite", estime un proche d'Emmanuel Macron auprès de BFMTV.

Une vingtaine de députés LR pourrait choisir de voter contre ou de s'abstenir, dans un groupe qui en compte 49 au total, a appris BFMTV de sources concordantes. Si tel est le cas, "ce sera un camouflet pour les ministres LR", juge une source à gauche de la Macronie à BFMTV. "La promesse de Bruno Retailleau, c'était qu'il discipline tout le monde. Peut-être que la gauche saura mieux tenir un deal à l'avenir?"

"Attention à ce que le président ne se dise pas: 'Je discute avec Retailleau depuis un an, et il ne tient pas son parti, donc je vais aller parler à la gauche'", s'alarme aussi un ministre LR à BFMTV.

Un scrutin à lire "à la loupe"

Du côté des alliés d'Emmanuel Macron, les 161 députés du Modem, d'Horizons, et de Renaissance devraient être bien plus disciplinés. "Au Modem, tout le monde va tenter de sauver le gourou. Chez Horizons, il y a une consigne de respectabilité. Quelques voix peuvent manquer chez Renaissance, mais les députés vont faire attention s'ils veulent entrer dans le futur gouvernement", analyse un conseiller ministériel.

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Au sein du gouvernement, une attention particulière sera également portée sur les députés qui s'abstiendront dans les groupes qui ne font pas partie du socle commun. Et si l'issue du vote fait peu de doutes, les membres du gouvernement n'excluent pas quelques surprises. "Le scrutin va être à lire à la loupe. Si des députés PS à la fin s'abstiennent? Ce sera un vrai signal!", souligne un ministre LR.

"L'enjeu, ce sont ceux qui s'abstiennent. Notamment dans le groupe LIOT", note aussi un ministre macroniste. Avec ses 23 membres, de sensibilités diverses, le vote du groupe "Libertés et Territoires" est, comme toujours depuis 2022, difficile à anticiper. Ils sont officiellement libres de leurs choix cet après-midi.

Hugo Capelli, Léopold Audebert, Lola Baille et Alexis Cuvillier