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"Je n'aurais pas pris une telle décision": quand Bayrou s'opposait à la mise en berne des drapeaux après la mort de Jean-Paul II

Le Premier ministre François Bayrou à l'Élysée le 15 avril 2025

Le Premier ministre François Bayrou à l'Élysée le 15 avril 2025 - Ludovic MARIN / AFP

À la mort du pape Jean-Paul II en 2005, la mise en berne des drapeaux français avait divisé la classe politique. François Bayrou, aujourd'hui Premier ministre, s'opposait à une telle action.

Est-ce un revirement de position de la part de François Bayrou? Les drapeaux français seront mis en berne sur les bâtiments publics ce samedi, ont indiqué les services du Premier ministre ce mardi 22 avril, après la mort du pape François.

Cette mesure avait déjà été prise en avril 2005 après la mort du pape Jean Paul II. Cela avait alors divisé la classe politique. Parmi les opposants à cette mise en berne figurait François Bayrou, à l'époque président du parti de centre droit UDF (Union pour la démocratie française).

François Bayrou n'ira pas aux obsèques du pape

Il estimait alors que cette décision "ne correspond pas à la distinction qu'il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux".

"Je n'aurais certainement pas pris une telle décision", précisait-il à l'époque, des propos rapportés par Le Monde.

Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur et chargé des cultes, rappelait, lui, "les usages républicains" suite à la mort d'un pape, puisque la mise en berne s'applique "aux chefs d'État en fonction avec lesquelles la France entretient des relations privilégiées".

Des dispositions "appliquées à l'occasion des décès de Pie XII, Jean XXIII et Jean-Paul Ier, comme sous les précédentes Républiques", soulignait Dominique de Villepin en 2005.

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Ce n'est pas la dernière prise de position tranchée du chef du gouvernement au sujet de la relation avec le Vatican. François Bayrou, aujourd'hui Premier ministre, a désapprouvé en 2008 la réception du pape Benoît XVI à l'Élysée, se déclarant "pas fana" du passage du souverain pontife au palais présidentiel.

"J’ai une idée assez simple, c’est qu’il ne faut pas mélanger l’État et la religion", se justifiait-il.

Quelques heures après la mort du pape François ce lundi, le Premier ministre avait noté "un moment de très grande émotion pour ceux qui aimaient cette personnalité".

François Bayrou n'a pas prévu de se rendre aux obsèques du souverain pontife, prévu ce samedi. À l'inverse, Emmanuel Macron et le ministre de l'Intérieur chargé des cultes Bruno Retailleau se rendront à la cérémonie. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot fera aussi partie de la délégation française.

Matthieu Heyman