Israël-Gaza: le gouvernement dénonce "l'outrance permanente" de Jean-Luc Mélenchon

Le porte-parole du gouvernement range le leader insoumis au rang des "irresponsables politiques" qui "tentent de faire leur beurre politique (...) dans cette période".

"C'est de l'outrance permanente". Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a dénoncé les propos de Jean-Luc Mélenchon ce lundi sur France 2 après que le leader de La France insoumise a accusé Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, d'"encourager le massacre" à Gaza, en marge de la visite de cette dernière en Israël.

Lors de son déplacement, la titulaire du perchoir a affirmé que la France soutenait "pleinement" Israël et que rien ne devait "empêcher" le pays "de se défendre" dans la guerre qui l'oppose au Hamas.

"Irresponsables politiques"

"Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français!", a écrit Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter), partageant une vidéo de la manifestation parisienne en soutien aux Palestiniens.

Sur France 2, Olivier Véran poursuit sa critique en visant plus largement des "irresponsables politiques". Celui qui est également ministre délégué au Renouveau démocratique les accuse de chercher à faire "leur beurre politique" "dans cette période".

"Ça ne marche pas, et moins ça marche, plus ils vont loin. Ils sont dans l’outrance, la provocation, la volonté d’essayer de tirer vers le bas notre pays", tacle-t-il.

"Cible dans le dos"

Un discours à l'image de celui d'autres membres du gouvernement. Les ministres Marc Fesneau et Olivier Dussopt avaient ainsi dénoncé de concert un "tweet de la honte". Nombreuses, les réactions sont également venues des rangs socialistes, la députée Valérie Rabault dénonçant des "accusations (...) abjectes".

Au-delà de cette polémique, le déplacement de Yaël Braun-Pivet a suscité des réprobations d'autres partis de gauche. Olivier Faure, patron du PS, ainsi que Fabien Roussel, son homologue du PCF, ont critiqué ce voyage. Le premier s'en est également pris à Emmanuel Macron, attendu en Israël ce mardi, en l'accusant de ne pas avoir tenu "une ligne de neutralité" face au siège de Gaza.

Invitée de France Inter ce lundi, Yaël Braun-Pivet a accusé Jean-Luc Mélenchon de ne pas avoir utilisé "le mot 'camper'" par "hasard". Dire que "je favorise les massacres, c'est à nouveau une nouvelle cible qu'on me met dans le dos", a également dénoncé la présidente de l'Assemblée nationale. "La dégradation de la polémique politique atteint des niveaux jamais vu", lui a répondu l'intéressé sur X en dénonçant au passage une "absurde police des mots".

Baptiste Farge