Gouvernement: Hollande estime que la question des retraites sera de nouveau posée "en 2027"

L'ancien président de la République François Hollande a jugé dimanche 15 décembre que la question d'une éventuelle abrogation de la réforme des retraites serait de nouveau posée "en 2027", appelant en attendant à une "conférence sociale" pour discuter des paramètres de la réforme.
Le désormais député PS de Corrèze a souhaité sur BFMTV que le nouveau gouvernement de François Bayrou convoque "une conférence sociale, avec les partenaires sociaux, pour rediscuter d'un certain nombre de paramètres de cette réforme".
"Ensuite, ça sera en 2027 que la question des retraites sera de nouveau posée", explique l'ancien chef de l'État.
"La seule méthode que je connaisse à ce stade, ce n'est pas d'exiger une abrogation (...) Il faut qu'il y ait - une suspension peut-être-, mais une conférence sociale qui permette d'améliorer le sort des Français qui vont se préparer dans quelques mois à partir à la retraite", a-t-il développé.
Gel ou abrogation?
Si on pose l'abrogation comme un motif justifiant la censure, "effectivement la censure est mécanique, puisque le gouvernement ne veut pas s'engager dans cette voie", a dit François Hollande.
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure s'était déjà prononcé pour "un gel" de la réforme des retraites, et non plus une abrogation immédiate, pour organiser d'abord "une conférence de financement" permettant une future abrogation.
François Hollande a également évoqué comme objets de possibles négociations avec le gouvernement son renoncement à supprimer 4.000 postes dans l'Éducation nationale, la question des remboursements médicaux, "l'évolution des modes de scrutin", dans une allusion à la proportionnelle, et une évolution du budget vers plus de "justice fiscale".
"Mieux vaut éviter le 49.3"
Il a par ailleurs jugé "inacceptable" de reprendre dans une nouvelle loi immigration les mesures censurées par le Conseil constitutionnel dans la précédente. Interrogé sur le maintien du très droitier ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, il a dit ne pas vouloir juger "les personnes" mais "les actes".
Il a par ailleurs pris ses distances avec la demande du PS, du PCF et des écologistes que le gouvernement renonce au 49.3 en échange d'une non-censure. "Mieux vaut éviter le 49.3, que la discussion aille jusqu'au bout. Mais il faut manier cet argument avec précaution, parce que cela voudrait dire, si on dit qu'on n'utilise pas le 49.3, qu'il faudrait que les socialistes adoptent le budget ou s'abstiennent sur le budget. Et s'ils ne sont pas d'accord, comment font-ils ?", s'est-il interrogé.
L'ancien président a par ailleurs espéré que François Bayrou ait une forme de "liberté" et d'"indépendance" vis-à-vis d'Emmanuel Macron, compte tenu des "conditions dans lesquelles il a été nommé", "puisque le président (y) a été sans doute été forcé".
"Pas favorable" à une destitution de Macron
Par ailleurs, François Hollande, contrairement à La France insoumise, explique lui ne pas être pour la destitution d'Emmanuel Macron. "Ce qui compte, c'est la stabilité et la durée. Moi, je ne suis pas favorable à des élections avant l'heure. Pas de dissolution, pas de démission du président de la République ou de destitution", fait valoir l'ancien chef de l'État.
Il souhaite que l'Assemblée nationale puisse travailler "dans l'intérêt des Français" et donc "avec un gouvernement, avec une opposition" et appelle à "préparer les échéances de 2027". "Moi, je m'inscris dans la perspective de 2027 et je ne souhaite pas qu'il y ait une dissolution de l'Assemblée nationale", résume-t-il.