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Gouvernement Barnier censuré: la France insoumise isolée dans son appel au départ de Macron

Emmanuel Macron (à droite) et le Premier ministre français Michel Barnier sont au garde-à-vous lors des commémorations marquant le 106e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale, à Paris, le 11 novembre 2024.

Emmanuel Macron (à droite) et le Premier ministre français Michel Barnier sont au garde-à-vous lors des commémorations marquant le 106e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale, à Paris, le 11 novembre 2024. - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Après le vote de la motion de censure à l'Assemblée nationale, des leaders insoumis appellent à la destitution d'Emmanuel Macron.

"Macron ne tiendra pas trois ans." Après le vote de la motion de censure, faisant tomber le gouvernement de Michel Barnier ce mercredi 4 décembre, les voix s'élèvent à gauche de l'échiquier politique, pour demander la destitution d'Emmanuel Macron. Immédiatement à l'issue du vote, Mathilde Panot, cheffe de file de la France insoumise à l'Assemblée nationale, a demandé "à Emmanuel Macron de s'en aller", souhaitant "des présidentielles anticipées."

"Par la censure de ce gouvernement, c'est toute la politique d'Emmanuel Macron qui est battue", résume-t-elle.

Sur X, Jean-Luc Mélenchon enfonce le clou: "la censure inéluctable a eu lieu. Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans", tranche le leader insoumis.

"Le gouvernement de Barnier est tombé. Macron ne peut plus gouverner. Nous écrivons l'Histoire et elle ne peut se faire sans la jeunesse. À toute la jeune génération, sortez dans la rue. Macron démission", renchéri le député LFI Louis Boyard sur le même réseau.

Des voix rejointes par celle d'un autre leader insoumis, Éric Coquerel, qui évoque deux scénarios: "soit Emmanuel Macron entend raison et donne la main à ceux qui ont été majoritaires en juillet, je crois qu'il ne fera pas, et donc à terme sa démission sera sur la table", commente-t-il au micro de LCI.

Si les leaders LFI s'engagent tous en faveur d'une démission d'Emmanuel Macron, le patron du PS, Olivier Faure, estime de son côté sur BFMTV que ce n'est "pas une bonne solution".

"Est-ce qu'on est prêts à une nouvelle folie avec la démission du chef de l'État? Moi je ne le crois pas et je ne crois pas non plus que ce soit très utile", a-t-il fait valoir.

Une position qui n'est pas surprenante. La France insoumise avait déposé une procédure de destitution, qui n'avait rien donné, Europe Écologie-Les Verts, le PS et le Parti communiste s'étaient montrés frileux à la soutenir. Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes, s'était par exemple dite opposée.

Marine Le Pen "ne demande pas la démission de Macron"

De son côté, Marine Le Pen, affirmant avoir "trop de respect pour la fonction suprême", assure qu'elle ne participera pas "à une quelconque entreprise, même parlementaire, de demande de destitution". "Je laisse cela aux Ché guevaristes de carnaval", conclut la députée et présidente du groupe RN à l'Assemblée, visant ses collègues de gauche. Au 20 Heures de TF1 ce mercredi soir, Marine Le Pen a réaffirmé qu'elle "ne demande pas la démission d'Emmanuel Macron."

Une ligne suivie par Jordan Bardella. "Nous ne demandons toujours pas la démission du président de la République", tranche le chef du RN, qui attend "la nomination d'un Premier ministre."

Emmanuel Macron lui, a fermé ces derniers jours la porte à toute éventuelle démission, qui serait selon lui de "la politique fiction." Le chef de l'État doit s'adresser aux Français jeudi 5 décembre à 20 heures.

Lucie Valais Journaliste BFMTV