Loi immigration, réforme des retraites... Vallaud insiste sur les exigences du PS fixées à Bayrou

François Bayrou à peine nommé, le PS fixe ses conditions. Boris Vallaud a affirmé ce dimanche 15 décembre sur BFMTV qu'il souhaite voir le nouveau Premier ministre faire des pas en direction du Parti socialiste sur deux dossiers prioritaires: les retraites et l'immigration.
Sur les retraites, le président des députés socialistes "demande un retour à la situation telle qu'elle était, comme le fait le front syndical uni, avant la réforme de Madame Borne", en 2023, soit à "62 ans". "Il faut que cette réforme soit gelée, suspendue", défend Boris Vallaud.
Il précise que le retour de l'âge de départ en retraite à 60 ans, défendu par le Nouveau Front populaire lors de la campagne pour les dernières élections législatives, reste "un objectif" pour le Parti socialiste.
Censure en cas de nouvelle loi immigration
Concernant l'immigration, Boris Vallaud évoque le projet d'une nouvelle loi sur le sujet qui était voulue par le gouvernement de Michel Barnier et dont l'examen au Parlement devait démarrer en janvier, soit un an après la promulgation de la dernière Loi asile immigration.
Si le futur gouvernement présente un nouveau texte visant à durcir la politique d'immigration de la France, "oui" le PS votera pour le censurer, a affirmé le député des Landes sur notre antenne.
Il assure au passage que le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau, en faveur de ce nouveau texte et qui souhaite rester au gouvernement, "ne peut pas rester pour faire cette loi-là", notamment parce que ce qu'il propose est "ce qui a été censuré par le Conseil constitutionnel" dans la dernière loi: "Est-ce qu'il va modifier la Constitution? Il n'a pas la majorité pour le faire", souligne Boris Vallaud.
49.3, relation avec le RN...
Au-delà de ces deux dossiers de fond, le Parti socialiste a présenté vendredi une autre condition pour ne pas censurer le gouvernement: la non-utilisation de l'article 49.3.
Autant de demandes qui s'ajoutent par ailleurs à l'idée d'un pacte de non-censure porté par Boris Vallaud, avant la nomination de François Bayrou. L'idée était, sous réserve de la nomination d'un Premier ministre "de gauche", de former un gouvernement regroupant toutes les forces politiques à part le RN, afin de se mettre d'accord sur quelques points programmatiques qui feraient consensus parmi ces différentes forces politiques.
Le patron des députés Renaissance Gabriel Attal avait repris cette idée en limitant l'éventuelle coalition à un arc allant de LR au PS, donc sans La France insoumise, les Écologistes et le Parti communiste.
Les socialistes défendaient le fait que leur projet d'accord permettait de mettre un tel gouvernement à l'abri d'une censure, puisqu'il aurait une majorité de députés alliés à l'Assemblée nationale. De fait, pour survivre, le gouvernement n'aurait plus besoin d'aller chercher des accords avec le Rassemblement national comme avait tenté de le faire le gouvernement de Michel Barnier sur le budget.
Faute de nomination de ce Premier ministre "de gauche", le PS n'est pas entré au gouvernement. Mais Boris Vallaud a affirmé ce dimanche sur notre antenne que la possibilité d'un accord de non-censure et la recherche de "concessions réciproques", selon les mots d'Olivier Faure, avec le reste des forces politiques, hors RN, sont "toujours d'actualité".