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Fabius renonce à la Cop21, Royal se réjouit

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Le futur président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a prévenu, lundi, François Hollande par courrier qu'il renonçait au poste face aux polémiques nées de ce cumul des mandats inédit.

Prenant acte de la polémique créée par sa volonté de cumuler présidence du Conseil constitutionnel et de la Cop21, mais aussi de l'agacement de l'Elysée face à cette situation, l'ex-ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a jeté l'éponge lundi soir en renonçant à suivre le dossier climat, grand succès de son passage au Quai d'Orsay. Sa décision, prise dans la journée, il l'a annoncée dans une lettre à François Hollande, laissant ainsi le champ libre au successeur que le chef de l'Etat pourrait décider de nommer.

La ministre de l'Environnement Ségolène Royal, qui a vu son portefeuille élargi la semaine dernière aux "Relations internationales sur le climat" et qui est aussi une rivale politique de longue date, a jugé mardi sur RTL que c'était "une bonne chose" car "les règles de non-cumul s'appliquent à tout à chacun". "La responsabilité des responsables publics c'est de respecter les règles", a-t-elle ajouté.

"Je ne veux pas de polémique, ni pour la Cop21, ni pour le Conseil constitutionnel, a expliqué Laurent Fabius sur Europe 1 mardi. Je pensais que c'était compatible, après que la polémique soit fondée ou pas, la polémique existe et c'est plus sage d'y mettre fin. J'ai donc renonce, fin de la question". L'ancien ministre a aussi raconté avoir gardé le marteau vert qui avait scellé l'accord de Paris en décembre dernier et ira à New York lors de la signature du texte "s'il est invité". 

"Madame Royal a fait ses preuves"

"Que le climat retourne dans le giron du ministère de l'Ecologie c'est une bonne chose car l'accord de la Cop21 doit être décliné en actes", s'est réjoui sur BFMTV Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement. Pourtant, si "madame Royal a fait ses preuves", juge-t-il, "Valls et Hollande considèrent l'écologie comme la cinquième roue du carrosse".

Interrogé pour savoir si c'était la ministre de l'Environnement Ségolène Royal qui reprendrait le flambeau, Laurent Fabius a répondu que c'était au Président de la République de choisir le nouveau président de la Cop. "C'est prévu d'ailleurs par les textes. La convention sur le climat prévoit que si le président de la Cop en cours de route arrête son mandat, c'est à la partie concernée, en l'occurrence la France de désigner, qui le remplace".

La France doit passer le relais au Maroc en novembre pour la COP22 de Marrakech, qui doit commencer à concrétiser les grands principes de l'accord mondial contre le réchauffement planétaire, obtenu à Paris sous égide l'ONU. Le président de la Cop21 aura pour mission d'accompagner la mise en application de ce pacte.

S.A.