Conseil constitutionnel et Cop21: le cumul de Fabius qui agace l'Elysée

Laurent Fabius, Ségolène Royal et François Hollande lors de la COP21, au Bourget le 30 septembre 2015. - LOïc Venance - Pool - AFP
Laurent Fabius va-t-il pouvoir garder la présidence de la Cop21, en plus de ses nouvelles fonctions à la présidence du Conseil Constitutionnel? Crédité du succès de l’accord mondial sur le climat obtenu à l’arraché en décembre dernier, l’ancien ministre des Affaires étrangères le souhaite.
"Il n'y a pas d'incompatibilité juridique ou dans le temps", a assuré Laurent Fabius la semaine dernière. Vendredi, lors de la passation de pouvoirs à Jean-Marc Ayrault au Quai d’Orsay, il a même affirmé qu’il y garderait "sûrement" un bureau pour pouvoir continuer à suivre pendant encore quelques mois, à titre bénévole, les négociations climatiques sous égide de l’ONU. Avant de passer le flambeau au Maroc en novembre, lors de la Cop22 de Marrakech.
Royal convoite le titre
Pourtant, juridiquement, la question n’est pas tranchée. En 2013, la loi sur la transparence de la vie publique a encore restreint le cumul de postes pour les membres du Conseil, excluant "toute fonction publique et toute autre activité professionnelle ou salariée". Le débat consiste donc, selon les juristes, à savoir si la présidence de la Cop21 peut être considérée comme une "activité professionnelle".
Le titre de président de la Cop lui est aussi disputé par une rivale de longue date, Ségolène Royal. Après s’être vue dépossédée du dossier climatique, la ministre de l’Environnement a bien l’intention d’être celle qui se rendra à New York, le 22 avril prochain, pour la signature de l'accord de Paris au siège des Nations unies. "Je reprends la totalité de l’application de l’accord de la Cop", a-t-elle dit au Monde après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement. Vendredi, elle a par ailleurs estimé qu'il fallait "clarifier les règles du jeu" et a appelé l’actuel président du Conseil Constitutionnel, Jean-Louis Debré, à dire si les deux fonctions étaient cumulables.
Hollande n’y serait pas favorable
Reste que, d’après Le Monde et Europe 1, l’Elysée ne serait pas favorable à cette double casquette. Notamment en raison de la règle du non-cumul des mandats, qu'avait édictée François Hollande - même si plusieurs ministres y dérogent actuellement, Jean-Yves Le Drian en tête. Lors du remaniement, un premier arbitrage semble avoir été rendu en faveur de Ségolène Royal. Celle qui représentait la France pour la Cop21 a désormais le titre officiel de "chargée des Relations internationales sur le climat".