Démission du maire de Saint-Brévin: "choquée", Borne promet de "mieux protéger" les élus
La Première ministre Élisabeth Borne a réagi à son tour, ce jeudi, à l'annonce de la démission de Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, après avoir été visé par un incendie criminel. L'élu avait soutenu un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile.
"Ce qu'il s'est produit est très choquant", a-t-elle dénoncé, lors d'un point presse donné depuis Salazie, sur l'île de la Réunion, où elle est en déplacement.
L'édile divers gauche de Saint-Brévin-les-Pins a envoyé mardi sa démission auprès du préfet de son mandat de maire invoquant "notamment" l'incendie qui a visé son domicile en mars dernier. La cheffe du gouvernement a indiqué qu'elle allait proposer au maire démissionnaire de le recevoir dans le courant de la semaine prochaine.
Mieux "soutenir les maires"
"La ministre en charge des collectivités territoriales Dominique Faure a contacté ce maire, ça montre notre volonté de mieux protéger les maires", a indiqué Élisabeth Borne, assurant l'édile "de tout (son) soutien".
"Avec (le ministre de l'Intérieur) Gérald Darmanin et Dominique Faure, on va continuer à renforcer notre action pour intervenir plus tôt pour pouvoir soutenir les maires (...) face aux violences dont ils peuvent parfois être victimes", promet-elle encore.
"Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays et évidemment il faut qu'on soit vigilants sur ce sujet", a encore affirmé la cheffe du gouvernement.
Ces déclarations interviennent alors que Yannick Morez avait, en même temps que l'annonce de sa démission, déploré un "manque de soutien de l'État", après l'incendie, et alors que les cas de violence envers les élus étaient en hausse de 32% en 2022.
Un centre d'accueil pour migrants au coeur des tensions
Le feu était survenu le 22 mars dernier et avait détruit deux véhicules et endommagé une partie du bâtiment, sans faire de blessé. Une enquête criminelle a été ouverte par le parquet.
Saint-Brévin-les-Pins est, depuis plusieurs mois, le centre de tensions consécutives à un projet consistant à déplacer un Centre d'accueil de demandeurs d'asile vers une école élémentaire. Un projet porté par l'État et défendu par l'édile de Saint-Brévin-les-Pins.
Plusieurs manifestations contre ce projet y ont été organisées à l'appel de l'extrême droite, en particulier de la mouvance Reconquête, le parti d'Éric Zemmour.