Darmanin défend Delevoye: "Il a son âge, il aurait pu rester tranquillement chez lui"
Pas question de "donner des coups de savate" à un homme "par terre". Invité ce mardi matin de BFMTV et RMC, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a réagi à nouveau à la démission du gouvernement de Jean-Paul Delevoye. L'ancien maire de Tourcoing ne semble pas prêt de se désolidariser de l'ex-Haut-commissaire en charge des Retraites.
"J'aime pas les chasses au loup. Voilà. (...) J'entends aujourd'hui d'ailleurs des gens qui disent, 'il aurait dû démissionner depuis longtemps'... Moi je connais bien Jean-Paul Delevoye. C'est un honnête homme, il est de ma région et je le connais depuis longtemps", a martelé le colocataire de Bercy, pour qui l'épilogue de cette affaire illustre le "mépris" de certains "sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à des gens qui donnent du temps pour l'intérêt général".
"Il a beaucoup servi la République"
Gérald Darmanin est allé jusqu'à invoquer l'âge de Jean-Paul Delevoye (72 ans) pour témoigner de son abnégation. "Il aurait pu rester tranquillement chez lui plutôt que de s'intéresser à un dossier très compliqué où il n'y avait que des coups à prendre. Bon, d'ailleurs il a pris des coups. J'ai une pensée pour lui ce matin", a déploré le ministre. "Il va manquer au gouvernement", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les oublis reconnus par Jean-Paul Delevoye lui-même, notamment son cumul d'une fonction gouvernementale avec une rémunération dans le privé, le proche de Nicolas Sarkozy n'en a pas démordu:
"On ne va pas taper par terre un type qui est allongé. Quand il y a un peu de sang par terre, vous continuer à mettre un coup de savate? Non. Moi je respecte sa famille, son nom, il a beaucoup servi la République. Il aurait pu rester chez lui tranquillement à regarder la télévision et voir comment le président Macron se débrouillait; il a choisi de retirer un peu ses manches pour travailler; il a pris des coups; il a peut-être fait quelques bêtises, il l'a dit lui-même. Qui n'en fait pas?"
Gérald Darmanin a enfin tenu à rappeler que, dans cette affaire, il n'y avait pas eu "mort d'homme". "C'est un homme de grande qualité", maintient-il au sujet de l'ancien ministre de Jacques Chirac. Pour le remplacer, plusieurs noms circulent, parmi lesquels justement celui du conseiller régional des Hauts-de-France. Jeune mais déjà (très) expérimenté, Gérald Darmanin a botté en touche:
"Avec des 'si', on met Tourcoing en bouteille. (...) Ni le président de la République, ni le Premier ministre - je les ai tous deux vus hier - ne m'en ont parlé."