Budget: Michel Barnier affirme que Marine Le Pen a essayé "d'entrer dans une sorte de surenchère"

Le Premier ministre réfute tout "marchandage" avec le RN. Alors que la gauche a déploré les concessions faites au Rassemblement national sur le budget et dénoncé un manque d'écoute de la part du gouvernement, Michel Barnier a déclaré ce mardi 3 décembre sur TF1 et France 2 "respecter" le RN et ses électeurs.
"Il n'y a pas de marchandage, il y a eu une écoute", "une sorte de négociation", et Marine Le Pen "a essayé d'entrer dans une sorte de surenchère", a assuré le chef du gouvernement à propos des concessions faites ces derniers jours au RN, qui compte néanmoins voter la censure du gouvernement ce mercredi.
"J'ai toujours dit que ce texte (le budget) était perfectible" et "on a écouté tout le monde et on a donné des avancées, des progrès sur beaucoup de points", a-t-il fait valoir.
Plusieurs gestes pour le RN
Dépourvu de majorité à l'Assemblée, le gouvernement a multiplié au cours de la dernière semaine les concessions au parti d'extrême droite, que ce soit sur les taxes sur l'électricité, ou sur l'Aide médicale d'Etat - insuffisamment toutefois sur ce sujet selon Marine Le Pen.
Dans la matinée, Michel Barnier s'était entretenu au téléphone avec la députée du Pas-de-Calais, puis avait annoncé dans un communiqué un nouveau geste dans sa direction, en s'engageant "à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments" en 2025, alors que le gouvernement avait prévu une baisse de 5%.
Mais pour Marine Le Pen, le compte n'y était toujours pas. En arrivant à l'Assemblée dans l'après-midi, elle a réaffirmé qu'elle demandait au chef du gouvernement de renoncer à la désindexation partielle des retraites s'il voulait échapper à la censure.
Le Premier ministre a fermé la porte à de nouvelles concessions dans son discours: "J'ai été au bout du dialogue avec l'ensemble des groupes politiques". Il a donc engagé sans surprise la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), entraînant le dépôt de motions de censures de la gauche et du RN.
Leur examen est fixé à mercredi 16 heures. Celle de la gauche, qui sera votée en premier, a toutes les chances d'être adoptée puisque le RN a annoncé la soutenir. En ajoutant leurs voix, la gauche et le RN peuvent réunir autour de 330 suffrages, largement au-delà des 288 requises.