RN, LR, NFP... Qui prévoit de voter la motion de censure contre Michel Barnier et son gouvernement?

L'Assemblée nationale ce lundi 2 décembre 2024 lors de la séance de vote sur le projet de loi sur la sécurité sociale 2025. - STEPHANE DE SAKUTIN
Michel Barnier sera-t-il encore Premier ministre d'ici la fin de semaine? Le chef du gouvernement est sur un siège éjectable après avoir utilisé l'article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget de la Sécurité sociale ce lundi 2 décembre.
À la suite de cette décision, plusieurs partis ont annoncé leur intention de renverser le gouvernement de Michel Barnier, installé depuis moins de trois mois. Le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national ont chacun déposé une motion de censure.
• La France insoumise a déposé une motion de censure au nom du Nouveau Front populaire
Du côté de la coalition des partis de gauche, qui compte 193 élus à l'Assemblée nationale, la France insoumise a déposé une motion de censure au nom du Nouveau Front populaire. La cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot en est la première signataire, a appris BFMTV.
Les voix des autres partis de gauche qui composent cette alliance devraient naturellement s'y ajouter. Sur X, le Parti socialiste a dénoncé "le refus de M. Barnier de dialoguer avec les socialistes et la gauche" et a déclaré que leurs élus "voteront la censure".
•Le Rassemblement national dépose aussi sa motion de censure
C'était la grande inconnue. Le Rassemblement national va aussi déposer une motion de censure. C'est ce qu'a annoncé Marine Le Pen à la sortie de l'Assemblée nationale. L'élue d'extrême droite a indiqué que les députés du RN voteraient l'ensemble des motions, "d'où (qu'elles) viennent", y compris de la gauche.
La cheffe de file des députés RN a jugé que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale était "profondément injuste" pour les Français.
•Le socle commun dénonce "le chaos" attendu après une censure du gouvernement
Quid de la coalition au pouvoir? Sur X, la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a estimé que le RN et LFI ajoutaient "du chaos politique à la crise économique et morale que nous traversons." "L’irresponsabilité des extrêmes risque de nous mener tout droit dans le mur de la crise financière", a jugé Valérie Pécresse.
Pour Laurent Wauquiez, ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et député de la Haute-Loire, "chacun est maintenant face à ses responsabilités : l’intérêt général ou le chaos." Le parti semble donc refuser l'adoption des motions.
Toujours du côté de la macronie, le député Ensemble pour la République Jean-René Cazeneuve accuse sur BFMTV les oppositions, la gauche et le RN, de ne "rien" avoir "prévu" après la censure de Michel Barnier, qui devrait très probablement intervenir dans deux jours.
"La question que je pose à ceux qui vont voter la censure mercredi ou jeudi (est) 'Qu'est-ce qu'ils ont prévu derrière?'. En fait ils n'ont rien prévu" et appliquent une "stratégie du chaos", a fustigé l'élu du Gers.
Pour que Michel Barnier et son gouvernement tombent, au moins 289 députés doivent voter la motion de censure, qui sera débattue d'ici la fin de la semaine, au plus tôt le mercredi 4 décembre dans l'après-midi. Si l'extrême droite joint ses voix à la coalition de gauche, alors le Premier ministre devra quitter son poste. Son gouvernement deviendra alors le plus court de la Ve République.